« Coup de massue », « consternation et désespoir » : le refus des minarets « sonne la Suisse » et la presse du pays s'inquiétait hier d'un « vote lourd de « conséquences », au lendemain de l'interdiction de la construction des minarets votée par 57,5% des votants, « inspirés par la peur ». « Les Suisses ont voté avec leurs tripes (...) inspiré(s) par la peur, les fantasmes et l'ignorance », déplore le quotidien genevois Le Temps qui s'inquiète d'un « dégât d'image spectaculaire pour la Suisse » dans le monde. « Exportations, tourisme, industrie du luxe, finances, les secteurs qui craignent d'avoir perdu de leur aura si précieuse ne sont pas les moindres de nos pourvoyeurs de richesses », relève le quotidien 24 Heures (Lausanne) pour lequel, si « la Suisse a un problème d'image, l'Islam aussi ». Le Journal du Jura déplore un « autogoal de la peur » en dénonçant l'amalgame entretenu par la campagne de la droite populiste entre la population musulmane de Suisse et le « fondamentalisme religieux agitant le monde ». Vengeance, boycott, rétorsion... Cet affront à l'Islam pourrait coûter cher. Certains, polytraumatisés de la crise, ont glissé dans l'urne un vote de protestation et de méfiance plus que de haine et de défiance. « Il en est ressorti une bombe », s'alarme La Tribune de Genève.