Plusieurs partis ont convoqué, en effet, leurs instances suprêmes respectives pour discuter et trancher éventuellement la question de la présidentielle du 17 avril prochain. Les tendances commencent à se dessiner. Les formations les plus importantes trancheront leurs positions par rapport à la prochaine joute dès ce week-end. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) devra, sauf changement de dernière minute, officialiser dès demain, à l'occasion de la réunion de son conseil national, son appel au boycott de la présidentielle. «C'est la tendance qui se dégage. Mais tout sera décidé au sein du conseil national», lancent les responsables du parti de Mohcine Belabbas. Le RCD, selon ses responsables, ne veut pas jouer un rôle qui crédibilisera un scrutin fermé. De plus, le leader historique de cette formation et candidat à l'élection présidentielle de 2004, Saïd Sadi, ne montre aucune volonté de prendre part à cette échéance. Ainsi le RCD sera, en compagnie du FJD de Abdallah Djaballah – qui avait appelé à laisser le président Bouteflika concourir seul à sa propre succession – les premiers partis à se démarquer du rendez-vous d'avril prochain. Ils seront peut-être rejoints, dès samedi prochain, par le MSP qui a convoqué, lui aussi, une session du conseil consultatif du parti pour ce week-end. «L'élection présidentielle est inscrite à l'ordre du jour de cette session. Nous avons trois options possibles : soit on engagera notre propre candidat, soit on soutiendra une personnalité consensuelle ou bien on boycottera le scrutin. C'est au conseil consultatif de décider», affirme Naâmane Laouar, cadre du MSP et chef du groupe parlementaire de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV). Pour sa part, le FFS reste indécis. Tout en critiquant le flou qui entoure cette élection, le parti de Hocine Aït Ahmed retarde indéfiniment l'annonce de sa position. La nouvelle équipe dirigeante du parti semble avoir perdu la boussole et ne sait plus quelle direction prendre en ce moment. Attend-elle une éventuelle candidature de Mouloud Hamrouche qui est un proche de son chef historique, Hocine Aït Ahmed ? Va-t-elle annoncer une nouvelle tactique pour «un changement avec le système» tel qu'il l'a appelé de ses vœux en vue d'engager une transition politique cette semaine ? Inflation de candidatures et très peu de poids lourds Abonnée aux élections présidentielles depuis 2004, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, devrait officialiser sa troisième candidature à la magistrature suprême dès demain. Elle a déjà obtenu le quitus du secrétariat politique du parti, samedi dernier. La patronne du PT veut toutefois donner un cachet solennel à sa candidature en convoquant les élus du parti à un rassemblement à Alger. Même scénario pour les partis au pouvoir. Alors que le FLN de Amar Saadani, le TAJ de Amar Ghoul et le MPA de Amara Benyounès plaident, depuis des semaines, pour un renouvellement du bail au profit de Abdelaziz Bouteflika, le RND de Abdelkader Bensalah devra leur emboîter le pas dès samedi prochain. Ce dernier a convoqué une session extraordinaire du conseil national du parti à cet effet. Officiellement, cette rencontre a pour objectif d'installer les nouvelles instances du parti, issues du dernier congrès tenu fin septembre 2013, mais Abdelkader Bensalah ne manquera probablement pas cette occasion pour appeler à un quatrième mandat pour le président Bouteflika. Réunie hier à Alger, la direction du PLJ de l'ancien ministre de la Communication, Mohamed Saïd, a décidé d'ajourner sa décision de prendre part ou non au prochain rendez-vous. «Elle sera (la décision) annoncée le 22 février prochain», a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse. Mis à part l'annonce des positions des grandes formations politiques, le scrutin d'avril prochain ne capte toujours pas les grosses pointures. Il y a certes une inflation de postulants à la candidature (27 personnes ont déjà retiré les formulaires de souscription), mais les candidatures sérieuses se comptent sur les doigts d'une seule main. Car sur les 27 prétendants, seule une minorité réussira à dépasser l'écueil des 60 000 souscriptions d'électeurs ou 600 signatures d'élus exigées par la loi.