Une enveloppe de 230 milliards de dinars est prévue dans le projet de loi de finances 2010 pour couvrir la revalorisation du SNMG et l'application du nouveau régime indemnitaire des fonctionnaires. Des revalorisations salariales attendues depuis quelques années déjà et qui seront en principe appliquées courant 2010. C'est à l'issue de la 13e tripartite réunissant le gouvernement, l'UGTA et le patronat que les travailleurs, dont 1,5 million de fonctionnaires, commenceront réellement à espérer voir leur budget familial s'étoffer quelque peu. Le rendez-vous social, qui aura lieu demain, devrait permettre de concrétiser la promesse électorale du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, de hausser le niveau des plus bas salaires. De combien, et à partir de quelle date ? Ce sera à la tripartite de le décider. Les 15 000 DA revendiqués déjà par l'UGTA en 2006 et qui n'ont pu être obtenus alors, – la 12e tripartite ayant décidé du seuil de 12 000 DA – seront-ils retenus cette fois-ci ? La partie n'est pas gagnée d'avance face au patronat qui revendique une prise en compte de ses difficultés face à un environnement miné par l'informel, la concurrence déloyale et la contrefaçon. Sur le principe, les chefs d'entreprises disent qu'ils ne sont pas contre une hausse du SNMG, mais qu'ils espèrent que la question salariale soit traitée dans le cadre d'une politique globale prenant en considération tous les paramètres de la vie économique. Les patrons qui sont dans leur rôle, ne vont certainement pas accepter de gaieté de cœur une hausse des salaires qui les obligera à débourser plus d'argent sans contrepartie. Ils voudront être entendus en tant que partie prenante incontournable représentant quelque 400 000 entreprises. Du côté de l'UGTA, on sait d'ores et déjà, puisque Bouteflika l'a déjà annoncé, qu'au lendemain de la tripartite, la Centrale syndicale pourra faire l'annonce d'un gain salarial pour les travailleurs. Reste à savoir quelle sera la marge de manœuvre de Sidi Saïd lorsqu'il s'agira de négocier le montant de l'augmentation ? Pourra-t-il obtenir réellement de quoi satisfaire des salariés dont le niveau de vie est en totale déperdition ? De toute façon, les augmentations de salaire au profit des bas revenus ne sont actuellement qu'une tentative de rattrapage infructueuse du niveau des prix toujours plus ascendants. Près de quatre ans après la tripartite de 2006, on aspire toujours à un SNMG de 15 000 DA, alors que les prix ont plusieurs fois doublé ou triplé et que les salariés n'ont comme lot de consolation que les prix fixes du lait et du pain. études faites sur le sujet par les syndicats démontrent qu'un salaire minimum décent devrait dépasser les 30 000 DA. Un seuil qui restera de l'ordre de l'utopie, certainement pour longtemps encore, même si la situation sociale des travailleurs se dégrade à vue d'œil et que les écarts entre les franges de la société ne cessent d'augmenter.