Dans le cadre de la loi de finances 2010, l'Etat a consacré une enveloppe financière de l'ordre de 230 milliards de dinars pour couvrir les incidences inhérentes à la révision du salaire national minimum garanti (SNMG) ainsi que pour la mise en œuvre du nouveau régime indemnitaire pour les travailleurs de la fonction publique. Cependant, aucun détail n'a été précisé quant à la répartition de ce budget. Ceci dit, il serait difficile de connaître à combien sera relevé le seuil du SNMG. C'est ce que nous a expliqué Dr Mouhoubi Salah, docteur en économie et en sciences politiques. Contacté, hier, par nos soins, l'expert a expliqué qu'il est, en effet, compliqué de faire le calcul dans la mesure où le budget avancé est global et comporte également la partie financière allouée à l'application du nouveau régime indemnitaire. De même, ajoute-t-il, la révision du SNMG ne touchera qu'une partie de la population active. Ce qu'il y a lieu de retenir, selon l'expert, c'est que cette loi constitue une «prouesse» pour les travailleurs d'autant plus qu'elle «intègre un budget spécial pour ces deux dossiers». Et d'ajouter dans le même sens que l'enveloppe financière allouée à cet effet est «très importante». Pour sa part, M. Abdelkader Malki, secrétaire national chargé de l'information auprès de l'UGTA, a indiqué que «c'est une bonne chose qu'il y ait cette volonté pour l'augmentation du SNMG et la révision des régimes indemnitaires et surtout leur application en vertu de cette loi de finances», avant d'ajouter que la Centrale syndicale ne peut que saluer les mesures prises dans ce cadre qui, selon lui, répondent aux préoccupations des travailleurs et d'une façon générale à celles de l'UGTA qui œuvre pour l'amélioration de la situation socioprofessionnelle des travailleurs. Notre interlocuteur a indiqué dans la foulée que le secrétaire général de la Centrale syndicale Abdelmadjid Sidi Saïd a demandé à un groupe d'experts d'analyser ces données afin de statuer ou, du moins, avoir une idée sur ce que va être le seuil du relèvement du SNMG qui est prévu avant la fin de cette année lors de la prochaine tripartite, qui espère qu'avec ce budget, l'augmentation du SNMG dépassera les 2000 DA. Pour ce qui est du nouveau régime indemnitaire, ce projet, explique-t-il, se négocie actuellement à un niveau sectoriel entre le syndicat et les entreprises. Le Conseil national de l'enseignement supérieur (CNES) accueille pour sa part «favorablement» les augmentations prévues dans cette loi. Son président, M. Abdelmalek Rahmani, soutient que quel que soit le seuil de la révision du SNMG, «nous ne pouvons que le considérer comme une victoire pour les travailleurs». Le syndicaliste salue également l'intérêt que porte l'Etat pour la consécration de sa politique sociale en lui allouant plus de 1000 milliards de dinars, indiquant toutefois «que l'Etat doit en parallèle mettre en place des mécanismes à même de protéger le pouvoir d'achat des travailleurs». Par ailleurs, il y a lieu de souligner que pour l'amélioration du pouvoir d'achat des ci- toyens, l'Etat a consenti des efforts d'année en année. Lors des dernières augmentations introduites dans le cadre de la loi de finances de 2007 au profit des travailleurs de la fonction publique, une enveloppe globale de 138 milliards de dinars a été dégagée dont 40 milliards de dinars pour l'application de l'augmentation du SNMG de 10.000 à 12.000 DA.