Il a impatiemment attendu la question lors de la conférence de presse hier sanctionnant la tripartite. Le Premier ministre Ahmed Ouyahia, a déclaré, hier, que « la grandeur de l'Algérie et son peuple nous interdisent de répondre aux comportements de certaines parties égyptiennes », ayant suivi la victoire de l'équipe nationale sur son homologue égyptienne, comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2010. Ahmed Ouyahia vient de remettre les pendules à l'heure et de tirer les choses au clair, marquant ainsi une réaction officielle algérienne à l'hystérie égyptienne. Pour le Premier ministre, « la grandeur de l'Algérie et son peuple ne sont aucunement un vieux slogan ou une invention, mais une réalité qui se confirme par leur histoire, leur un million et demi de martyrs ayant arraché l'indépendance et son comportement à l'égard des pays frères. Ceci, alors que pendant les années de crise, l'Algérie affrontait seule les pires moments de son histoire. Que l'Algérien ait le sentiment de grandeur et de fierté d'appartenir à ce pays », a-t-il renchéri. Ses déclarations viennent mettre un terme à la période de mutisme dans laquelle s'étaient enlisées les autorités algériennes qui ont montré un caractère d'une rare mollesse face aux attaques des médias égyptiens. Les précédentes déclarations de Mourad Medelci au journal Echarq Al Awsat étaient synonymes d'un impair diplomatique commis par le chef de la diplomatie algérienne. Ce dernier s'était montré trop conciliant face au flot d'incivilités balancées depuis les plateaux des chaînes satellitaires cairotes, voire décochées depuis même l'entourage du président Hosni Moubarak, à commencer par son fils Alaa Moubarak. Ahmed Ouyahia a voulu, semble-t-il, rectifier quelque peu le tir. « Ce n'est pas l'insulte et les ennuyeuses et inutiles facondes qui remettent en cause la grandeur de l'Algérie. Notre pays a sa place et ses principes qui ne nous permettent pas de répondre par-là même à ces comportements. La preuve est que le fait de ne pas répondre a été d'un effet plus marquant sur l'esprit de ceux ayant été à l'origine de cette campagne », a poursuivi Ouyahia. Et de lancer : « Nous verrons bien à la fin celui qui s'en tirera grand et celui qui traînera la honte ! ». Interrogé sur l'affaire du redressement fiscal dont fait l'objet Orascom Télécom Algérie, la filiale algérienne du groupe égyptien Orascom Télécom Holding, Ouyahia a fait savoir que « la loi algérienne est applicable à toutes les entreprises sans la moindre exception. Le gouvernement tend à récupérer les droits fiscaux de l'Algérie ». Le Premier ministre a précisé que cette affaire est vieille de 12 mois et que l'entreprise en question a violé un contrat d'obligation de réserve, ce qui a motivé la direction des impôts à tirer les choses au clair. « Il faut que tout le monde sache que les services des impôts algériens ne sont aucunement des pirates », a dit Ouyahia, ajoutant que cette compagnie de téléphonie ne pourra transférer ses dividendes si ses obligations fiscales ne seront pas honorées. Ceci fait suite à l'affaire de redressement fiscal de 600 millions de dollars dont fait objet l'entreprise Orascom Télécom Algérie, une affaire qui date de juillet dernier, du moins pour la notification, mais rendue publique par OTA le jour du match opposant la sélection nationale de football à l'équipe égyptienne, le 18 novembre dernier.