Depuis l'émergence d'un nouveau type de promoteurs, toutes les carences urbanistiques sont permises et l'on tente, par tous les moyens, de banaliser la gabegie dans le secteur. Il y a à peine trois années, un novice du bâtiment a provoqué le scandale par l'installation du carrelage d'un appartement de la cité Ahmed Loulou sur du remblai et du tout-venant. L'affaire, étouffée, a encouragé d'autres à faire fi des innombrables plaintes des citoyens attributaires de logements. Ahcene B., un citoyen relogé dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire de la cité Diar Ezzerga, il y a de cela seulement un mois, crie à l'arnaque. Le logement où il a été affecté, sis à la cité Berrel Salah, ne laisse aucune équivoque quant à l'amateurisme caractérisant encore la réalisation des logements sociaux. Des escaliers qui mènent bizarrement vers un appartement que le passage d'une seule niveleuse aurait pu éviter, des fissures innombrables et les traces saillantes d'un replâtrage récent des murs, une étanchéité défaillante et…une plate-forme déjà partiellement effondrée. Noureddine Kouadria est un autre citoyen habitant la cité des 36 logements, sise au quartier populaire Ahmed Loulou qui vit depuis des années dans un logement inondé par les eaux à cause, encore, des fissures et d'anomalies dans l'étanchéité. Ses doléances sont restées sans écho et chacune des parties concernées, le promoteur entre autres, se complaît à se renvoyer la balle. Les mêmes problèmes sont soulevés par les citoyens de la cité des 580 logements, ceux des 418 logements et d'autres cités que l'on attribue, depuis des années, avec un « goût » d'inachevé. Les murs sclérosés, les affaissements, la peinture de qualité douteuse, le ciment frelaté….n'étonnent plus personne et les tenants du marché juteux de l'immobilier redoublent de voracité. Tout le monde a peur de tout le monde à Souk Ahras, où « le mal » de l'impunité est vécu comme une métastase.