Le 11 janvier dernier, jour de son procès, le parquet avait requis une lourde peine à l'encontre du caricaturiste : 18 mois de prison ferme et une amende de 200 000 DA, alors que la partie civile avait demandé le dinar symbolique. Aujourd'hui, au tribunal correctionnel de première instance de la Cité Djamel, on saura donc si la peine requise à son encontre sera confirmée ou si le caricaturiste bénéficiera de la relaxe. Pour précision, Djamel Ghanem est poursuivi pour trois chefs d'inculpation : «outrage au président de la République», «abus de confiance» et «accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données». A la suite du procès qui a eu lieu le 11 janvier dernier, les avocats de Ghanem avaient déploré que celui-ci ait été dévié vers des faits secondaires – à titre d'exemple, le traitement de données informatiques – alors qu'en réalité la principale inculpation était d'avoir «osé» porter sur le dessin, objet du litige, la maladie du chef de l'Etat. Pour rappel, Djamel Ghanem est sous contrôle judiciaire depuis le 13 novembre dernier. A l'approche du jour du verdict, il a subi d'énormes pressions, dont la plus terrible a sans doute été celle du jeudi 20 février dernier, quand il a été victime d'un «lynchage» physique : quatre individus l'avaient roué de coups pour des raisons qui demeurent jusqu'à aujourd'hui obscures. Aussi, tout le monde espère, autant au niveau de la corporation journalistique que dans la société civile, la relaxe pure et simple pour Djamel Ghanem.