Le ministre du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, M. Tayeb Louh a affirmé jeudi à Alger que l'Algérie ne renoncerait pas aux principes de solidarité et de partage sur lesquels repose le système de retraite. M. Louh qui répondait lors d'une session plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN) à une question sur le départ à la retraite sans condition d'âge soumis lors de la dernière tripartite, a indiqué que "les principes de solidarité et de partage des cotisations prélevées des salaires des travailleurs et employeurs au profit des retraités sont des acquis à préserver". Il a souligné à ce porpos, que l'Etat veillait à préserver son régime de retraite face aux crises comme celle ayant frappé les Etats-Unis en raison de la crise économique. La dernière tripartite (Gouvernement-syndicat-patronat), réunie fin décembre dernier avait proposé l'annulation du dispositif relatif au départ à la retraite avant l'âge légal en le fixant à 60 ans pour l'homme et 55 pour la femme à sa demande avec la possibilité de réduire le nombre d'années à concurrence de trois ans pour les mamans (soit une année par enfant). Il a par ailleurs, indiqué que la pension de retraite était calculée à 2,5% sur chaque année de service rappelant que la France applique le taux de 1,5% alors que la majorité des pays appliquent un taux de 2%. Le ministre a en outre réaffirmé que l'Etat ne renoncera pas à ce taux ajoutant qu'une personne qui a travaillé 32 ans touchera sa pension à 80%. Il a rappelé aussi que le départ à la retraite sans condition d'âge a été adopté "à la demande du Fond Monétaire international (FMI) au moment où l'Algérie était frappée par des crises économiques". Les objectifs escomptés par les mesures de création d'emplois n'ont pas été atteints, a-t-il soutenu ajoutant que ce système menacçait le régime de retraite de faillite, a-t-il fait savoir. Il a par ailleurs rappelé que le départ à la retraite sans condition d'âge a coûté à l'Etat des dépenses estimées à 360 milliards DA depuis 1997. "La caisse nationale des retraités (CNR) a cessé le versement des pensions et a fait recours à la caisse d'assurance chômage (CNAC) pour emprunter 10 milliards DA pour palier le déficit". Il a enfin rappelé la création, sur instruction du président de la République, du Fonds national des réserves de retraite auquel 2% de la fiscalité pétrolière a été consacrée dans le cadre de bonne gouvernance. Par ailleurs, M. Louh a expliqué que la création du fonds de réserve des retraites à pour objectif de "préserver les deux principes de solidarité et de répartition" soulignant que le taux de contribution à la sécurité sociale est passé de 16 % à 17,25 % pour les retraités "afin de préserver l'équilibre financier du dispositif national de retraite". La décision de reconsidérer la retraite sans condition d'âge résulte de cette série de réformes. Les résultats des travaux du groupe de travail mis en place à cet effet seront soumis au Premier ministre qui décidera de la tenue d'un sommet de la tripartite laquelle procédera à l'examen des propositions. Les travailleurs et fonctionnaires réunissant les conditions le mise en retraite sans condition d'âge avant la promulgation de la loi abrogeant cette mesure pourront en bénéficier à posteriori et pourront prétendre à la retraite quand ils le voudront. En marge de cette séance, le ministre a indiqué à la presse, que la date de la prochaine réunion périodique de la tripartite, devant examiner les résultats des travaux des commissions chargées d'élaborer des propositions sur les thèmes définis, sera arrêtée par le premier ministre. Le premier groupe de travail, a poursuivi le ministre, présidé par le ministère de l'emploi est chargé du dossier du régime de retraite. Ce dernier a achevé ses travaux. Le deuxième groupe a été chargé du dossier des mutuelles qui a bénéficié d'un prolongement de délai pour, finaliser ses travaux, jusqu'à fin avril. Le troisième, en charge du dossier des allocations familiales finalisera ses travaux vers la fin de l'année. Par ailleurs, le ministre a souligné que le mécanisme d'augmentation des pensions de retraites était défini par la loi. Celle ci stipule que cette augmentation a lieu début mai de chaque année par décision du ministre de l'emploi sur proposition du conseil d'administration de la CNR. Elle doit tenir compte de l'équilibre budgétaire de la Caisse, a-t-il ajouté. M. Louh a précisé que la pension de retraite ne devait pas être inférieure à 75% du SNMG (actuellement estimé a 15000DA/mois) indiquant que tout prétendant à une pension de retraite doit faire valoir 15 années de service minimum. Pour moins de 15 ans le candidat a droit à une allocation mensuelle fixe. La CNR prend en charge quelque 1.600.000 retraités, a fait savoir le ministre.