"Le pouvoir veut nous faire croire qu'il n'y a pas d'alternative, mais elle est là l'alternative. Elle est là la relève!" Yazid, Algérien de 37 ans, prononce ces paroles en désignant les nombreux jeunes présents autour de lui. En tout, ce sont près de 700 personnes qui sont venues manifester à Paris ce samedi à l'appel du collectif "Action citoyenne pour l'Algérie". Le mot d'ordre était "Non au 4e mandat! Non à la corruption! Non à la destruction de l'État!" Parcours de la marche du samedi 22 mars Après un rassemblement d'une heure sur la place de la République, le cortège a parcouru les rues du Temple, de Turbigo et Etienne Marcel pour rejoindre la Place des Victoires. Sur deux kilomètres, les participants à cette première marche ont scandé des "Ulac smah ulac" (Pas de pardon), "Y'en a marre de ce pouvoir" ou encore "Bouteflika u Ouyahia, hukuma irhabiya" (Bouteflika et Ouyahia, gouvernement terroriste). Les jeunes organisateurs ont ensuite pris la parole sur la place des Victoires pour dénoncer le pouvoir algérien. Interventions bien résumées par cette parole de l'un d'eux:" Système dégage, Jeunesse s'engage". Avant de se disperser, les manifestants ont entonné l'hymne national.
À l'instar de Barakat et d'autres rassemblements de citoyens algériens, qui se sont créés récemment le collectif "Action citoyenne pour l'Algérie" se veut apolitique. Exemple concret pendant la manifestation quand un jeune brandi une pancarte de soutien à Jiljadid. Un organisateur l'interpelle, lui rappellant l'aspect non-partisan du rassemblement. L'homme range l'objet du litige sans se faire prier. Plus tôt, un autre arborait le message: "FIS = Le vrai changement". Même réaction. Pour Redouane, l'important était de montrer que le peuple algérien à une conscience politique. Ce banquier d'affaire de 28 ans a décidé de militer activement suite à la déclaration de candidature du Président Bouteflika, "la goutte d'eau qui a fait débordé le vase". Trois membres du collectif explique leur démarche et annonce déjà que cette marche n'est qu'un début. Plusieurs rassemblements ont été organisés ces dernières semaines à Paris et dans d'autres villes en France, notamment devant l'Ambassade d'Algérie à Paris. Ils ont rassemblé entre quelques participants et plusieurs centaines.