Le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, Eric Besson, s'étonnait que l'étudiant de sciences-po franco-marocain, Anyss Arbib, qui affirme avoir été agressé et insulté par des CRS après avoir célébré sur les Champs-Elysées la victoire de l'équipe de football algérienne avec un ami algérien, n'ait toujours pas déposé plainte. C'est désormais chose faite, affirmait mercredi Anyss Arbib sur Rue 89. L'histoire avait fait la Une de Libération le 24 novembre dernier. Le même jour, dans une interview à Sciences-Po TV, le jeune homme indiquait qu'il venait d'être contacté par le cabinet d'Eric Besson. Ce que le ministre confirmait quelques jours plus tard au même média, tout en précisant qu'il ne s'agissait que d'une coïncidence : « J'organise régulièrement ce que j'appelle des « dîners citoyens ». J'invite des Français d'origine étrangère, par pays. (…) Il se trouve que le 16 décembre prochain des Français d'origine marocaine sont invités au ministère. (…) » Après avoir pris comme avocat Jean-Pierre Mignard, l'ex-président de l'association de Ségolène Royal Désirs d'Avenir, Anys Arbib s'est rendu mardi à l'Inspection générale des services, la police des polices : « J'ai déposé plainte contre trois agents des forces de l'ordre, deux pour jet de gaz lacrymogène sur ma personne et un pour insultes racistes. Les policiers de l'IGS ont écouté mon récit et m'ont indiqué qu'une enquête allait être ouverte. Ils m'ont aussi précisé que ce n'était pas la seule plainte déposée qui concernait ce soir-là, pour des violences plus graves encore, des fractures notamment. Je ne suis donc pas un cas isolé. » Quant à l'invitation à dîner dont parle le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, l'étudiant de Sciences-Po « exclut la coïncidence », même s'il dit ne pas vouloir « entrer dans une polémique avec Monsieur Besson ».