Les cabinets médicaux et les différents services hospitaliers implantés dans les communes de la wilaya de Souk Ahras ont atteint, ces derniers jours, une affluence record. Les programmes émis par les différentes chaînes satellitaires sur la propagation vertigineuse de la pandémie de la grippe porcine et les effets ravageurs du virus H1N1 ont provoqué un climat de psychose chez bon nombre de citoyens qui s'affolent au moindre souffle ou éternuement. Ce sont les médecins qui se sont rendu compte, les premiers, de ce rush de personnes se croyant atteintes du virus et qui, en fait, ne présentent que les symptômes d'un rhume sans gravité ou d'une grippe saisonnière bénigne. « C'est l'effet psychique qui agit, depuis quelques semaines, sur les esprits des citoyens se présentant quotidiennement au cabinet. Sur les dizaines de consultations, je n'ai décelé aucun cas de grippe porcine », confie un médecin de Souk Ahras, qui a constaté une majorité de consultants parmi le personnel paramédical et les enseignants. Au marché, c'est la ruée vers les stands réservés aux détergents et aux produits cosmétiques. Le savon liquide, dont l'utilisation régulière est conseillée par les médecins pour ses vertus préventives, « n'a jamais connu de telles ventes », estime Mohamed, un commerçant local. Autres nouveaux comportements dictés par la situation : les clients des cafétérias du centre-ville scrutent les verres avant de siroter le café, les cybercafés et autres lieux publics, tels que les taxiphones, sont à moitié désertés par le public. « Les gens ont peur des touches du micro-ordinateur et du combiné de l'appareil du téléphone », croit-on savoir du côté des propriétaires de ces lieux. Plus de peur que de mal dans une wilaya où aucun cas de grippe porcine n'a été annoncé officiellement.