Ainsi une jeune femme de 19 ans est décédée, le 7 juillet dernier, ce qui porte à cinq le nombre de femmes décédées depuis le début de l'année en cours. La patiente a rendu l'âme à cause d'une hémorragie à la délivrance. Les sages-femmes de garde seules à faire face et sans moyens à une charge de travail démentielle n'ont, en l'absence d'un gynécologue de garde, pas pu éviter le drame, un de trop. Ces sages-femmes, tout le temps clouées au pilori, ont réalisé 932 accouchements. Pour assurer les gardes, les gestionnaires ont, à la même période et à cinq reprises, dû recourir aux réquisitions. Ils ont fait autant pour le mois courant. Les gardes du 16, 22 et 31 juillet restent, au grand désarroi des patientes et du personnel paramédical, vides. Par ailleurs, le climat de travail au niveau du service d'hématologie du CHU est le moins qu'on puisse dire délétère. Le torchon brûle entre le médecin chef et quatre praticiennes spécialistes. L'histoire du planning de consultations et du congé annuel est la goutte qui a fait déborder le vase, apparemment trop plein. Le premier responsable de la structure susnommée a, en outre, franchi un autre pas en mettant les praticiennes à la disposition de la direction générale du CHU. La traçabilité des produits sanguins à travers les services d'hématologie, de médecine interne et de gynécologie présente, selon une enquête réalisée entre le 1er et le 15 mars 2004, de nombreuses anomalies. Pour plus d'éclaircissements, on s'est rapproché de M. Rabahi, le nouveau directeur général qui s'est volontairement prêté à nos questions : « La maternité, un dossier lourd et épineux à la fois, est sérieusement prise en charge. Cette structure sera, dans un premier temps, renforcée par trois gynécologues. Trois autres de nationalité chinoise renforceront d'ici à septembre, l'équipe en place. Pour régler ce problème une fois pour toutes, le retour à la formation postgraduée encadrée par un praticien de rang magistral est la solution idoine. Le conflit qui couve au sein du service d'hématologie sera tranché par le conseil scientifique. N'ayant aucun élément de réponse, je ne peux me prononcer au sujet de la traçabilité des produits sanguins. »