La Ligue algérienne des droits de l'homme (LADH) que préside Boudjemaâ Ghechir, elle aussi, ne se réjouit pas de la situation des droits de la personne humaine en Algérie. Dans un rapport rendu public à la veille de la célébration du 61e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, elle constate que « la justice, censée être rendue au nom du peuple algérien et en dépit d'un vaste chantier de réforme, n'a pu couper le cordon ombilical qui la relie à certaines sphères du pouvoir qui l'instrumentalisent pour bâillonner une voix ou neutraliser un opposant. Les magistrats se considèrent toujours des agents de l'Etat et des exécutants de sa politique. Le système judiciaire a continué de créer de nouvelles générations de prisonniers d'opinion ». Le rapport de la LADH brosse un tableau général très sombre. La ligue de Ghechir estime que « l'arbitraire a fini par désabuser la population à l'égard des lois et les citoyens se sentent complètement délaissés et expriment de plus en plus violemment leur désespoir ». Au registre des libertés politiques, B. Ghechir considère que « sous prétexte de l'état d'urgence, les réunions publiques, les marches et manifestations politiques restent interdites, alors que les agréments des partis politiques, associations et syndicats restent encore tributaires des positions politiques à l'égard du pouvoir ».