Après de nombreux articles consacrés à ce sujet, certains accusant l'armée algérienne d'être involontairement derrière la mort des religieux, d'autres impliquant directement le Groupe islamique armé (GIA) de l'époque, c'est encore le général Rondot, ancien officier de renseignement au sein de la Direction de sécurité du territoire (DST) qui est revenu à la charge. Paris : De notre bureau Dans une note intitulée « Considérations sur la gestion de l'affaire des moines de Tibhirine et propositions d'action », tirée comme de nombreuses autres notes du secret-défense, le général dit avoir informé ses supérieurs, au moment où a eu lieu l'assassinat, sur la difficulté d'agir dans ce dossier. Cité par le Figaro, il écrivait à l'époque : « Nous ne pouvons rester trop longtemps dans l'expectative en restant dépendants au plan du renseignement et de l'action des services algériens, lesquels ont sans doute d'autres impératifs. » Il avait ajouté : « Il faut (…) éviter de nous laisser entraîner par les Algériens dans leur logique de justification sécuritaire et de nous laisser mettre sur le côté, comme ils avaient tenté de le faire lors du détournement de l'Airbus. » Ces informations ont été versées au dossier en vue d'une éventuelle ouverture de procès. L'ancien espion a également déclaré avoir reçu un « fax chiffré » de la part du patron de la Direction du contre-espionnage (DCE), le défunt général Smain Lamari, dans lequel ce dernier lui apprenait que des recherches conduites par les forces de l'ordre algériennes auraient permis de localiser les otages, grâce à l'aide d'un repenti dont le nom n'a pas été divulgué. Mais rien de plus après… Instruit par le juge antiterroriste Marc Tévédic, le dossier pourrait s'épaissir grâce à de nombreuses auditions de militaires et de diplomates dans les jours ou mois qui viennent. Ils devraient répéter au juge ce qu'ils ont déjà écrit en ce qui concerne cette affaire. C'est durant ces auditions que le rôle du GIA sera éclairci, même si le général Rondot croit dur comme fer, mais sans apporter la moindre preuve, que celui-ci a bénéficié d'une certaine tolérance de la part des services algériens.