Dans un article paru le 19 mai, le site explique que le général Khaled Nezzar «n'a pas du tout apprécié» le passage en force de Abdelaziz Bouteflika lors de la dernière élection présidentielle ni l'implication politique de l'armée lors de cet événement. Par ailleurs, l'ancien homme fort du régime n'a toujours pas digéré le sort réservé aux propositions qu'il avait formulées lors de la précédente consultation de 2011. Il avait jugé qu'une telle déception «ne constitue nullement un échec pour celui qui adhère ou qui croit, bien au contraire». Il imputait l'échec de ses consultations au manque de sincérité de ceux qui avaient initié le projet. A l'époque, l'ancien membre du Haut Conseil d'Etat (HCE) avait demandé «de limiter le nombre de mandats présidentiels, l'alternance au pouvoir, de légiférer par ordonnance présidentielle jusqu'à l'élection de la prochaine APN, d'autoriser la création de nouveaux partis politiques et de nouvelles associations de la société civile, de respecter le caractère républicain et démocratique de l'Etat algérien, de garantir les droits de l'opposition et des minorités parlementaires, de confier à une commission indépendante la préparation des futurs textes de loi». Il avait également réclamé de garantir la liberté de manifester pacifiquement, même dans la capitale, et la transparence dans tous les domaines. Pour Khaled Nezzar, «aucune légitimité ne doit prévaloir en dehors de la légitimité constitutionnelle en ce qui concerne les croyances religieuses et les libertés individuelles». L'ancien homme fort du régime avait en outre estimé que ces réformes étaient nécessaires pour l'instauration de l'Etat de droit. «Cette initiative doit s'inscrire dans notre objectif de transmettre le flambeau aux nouvelles générations», avait déclaré l'ancien ministre de la Défense. L'alternance au pouvoir, l'accès à chances égales aux instances délibérantes et aux exécutifs élus à tous les niveaux de l'autorité avaient été posés comme préalable par l'ancien ministre de la Défense pour la réussite de toute réforme politique à travers «la mise au point définitive des textes et leur approbation» qui «émaneront d'une instance ou d'un organe qui échappent à l'influence partisane». Entre l'ancien ministre de la Défense et le locataire d'El Mouradia, le courant n'est jamais passé et le ressentiment est tenace. Celui qui fut l'un des initiateurs de l'arrêt du processus électoral de 1992 avait mal accepté de ne pas avoir été consulté au moment où le choix des «décideurs» s'était porté sur le «candidat consensuel», Abdelaziz Bouteflika. Il s'était vengé en traitant alors Bouteflika, candidat à sa première élection présidentielle, de «canasson». Khaled Nezzar a toujours revendiqué une liberté de parole qu'il a souvent utilisée au grand dam des officiers supérieurs de l'ANP. L'homme se considère comme une autorité de plein droit et estime qu'il a un rôle à jouer dans le transfert du pouvoir «aux nouvelles générations.»