Photo : S. Zoheïr Par Amar Rafa L'ancien ministre de la Défense nationale, membre du haut comité d'Etat, Khaled Nezzar, a indiqué avoir remis à l'instance chargée des consultations sur les réformes politiques «un ensemble de propositions», mais a tenu à préciser avoir répondu favorablement à l'invitation, parce que «le président de la République s'est engagé officiellement à mener ces réformes».En considérant que «ces réformes constituent une mesure nécessaire pour la mise en place de l'Etat de droit», le général-major Khaled Nezzar a ajouté que «cette initiative (qui) doit constituer une occasion que nous avions tant attendue pour transmettre le flambeau aux nouvelles générations», d'un côté. Et d'un autre côté, «si l'enjeu concernait une révision de la Constitution, qui consacre l'Algérie en tant qu'Etat de droit, d'autant qu'il s'agit du but recherché, je confirme devant l'opinion publique la dimension historique de cette opportunité offerte», a indiqué l'ancien ministre de la Défense. Quant à l'avenir des réformes, Khaled Nezzar a poursuivi : «Je souhaite que nous ne serions pas déçus, et si c'était le cas, et qu'échouent nos aspirations à plus de liberté et à une meilleure gouvernance. Ce que je ne souhaite pas. Cela ne veut dire en aucune manière qu'il s'agit d'un échec pour celui qui milite pour qu'elles se réalisent, ou du moins qui y croit, mais au contraire.»S'agissant de ses propositions, l'ancien ministre de la Défense a indiqué que lors de son intervention devant l'instance de concertation sur les réformes politiques, il a insisté sur «la nécessité de réhabiliter la crédibilité de l'Etat dans ce processus de réformes important pour l'avenir de notre pays», avant d'expliquer que «sans cette crédibilité, l'initiative sera entachée de l'absence de la majorité, ce qui réduira de ses résultats positifs attendus». D'où, a-t-il poursuivi, les trois premières propositions qu'il considère «fondamentales», à commencer par «charger une commission pour l'élaboration des textes de lois», «le président légifère par ordonnances présidentielles jusqu'à l'élection du prochain Parlement» et «limiter le mandat présidentiel». «Ceci pour garantir la crédibilité», a-t-il affirmé.A cela viennent se greffer d'autres propositions, à savoir «le respect du caractère républicain et démocratique de l'Etat algérien», «l'alternance au pouvoir», «arriver aux pouvoirs exécutifs et législatifs élus selon le principe d'égalité des chances et ce, à tous les niveaux du pouvoir sans exception», et «la protection des droits de l'opposition et de la minorité parlementaire» et «l'interdiction de lui porter atteinte en temps de paix civile». Il a également souligné qu'«il n'est permis à aucune légitimé, en dehors de la légitimité constitutionnelle, d'être utilisée comme prétexte pour soulever des questions liées aux croyances ou aux libertés individuelles du citoyen». Khaled Nezzar a affirmé également avoir proposé «l'obligation de respect de la liberté de manifester pacifiquement dans tout le territoire national, y compris à Alger» et «de garantir la transparence dans tous les domaines, la permission de créer des partis, syndicats et organisations de la société civile». Et d'autres, qui «seront connues ultérieurement», conclut cet ancien homme fort de l'Etat algérien entre 1990 et 1994, ayant pris part à la destitution du président Chadli Bendjedid et à l'arrêt du processus électoral en janvier 1992, puis il était membre du Haut-Comité d'Etat (HCE).