Cette rencontre, organisée par le HCA et placée sous le thème «Médias, communication, langues et langages : où en est tamazight ?», sera ainsi une opportunité, justement, pour les intervenants afin d'expliquer davantage les mécanismes susceptibles de contribuer à la promotion de cette langue. La question fait débat ces derniers jours, notamment après les déclarations, jeudi, du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a affirmé devant les députés, à l'Assemblée nationale, que dans la prochaine Constitution «tamazight ne peut pas être officielle pour des raisons techniques». Donc, lors du rendez-vous d'Azazga, on s'attend à ce que les spécialistes, qui s'attelleront à mettre en avant des arguments scientifiques nécessaires pour aboutir à l'officialisation de cette langue, se prononcent sur le sujet. Abderrezak Dourari, professeur à l'université d'Alger et directeur du Centre national pédagogique et linguistique pour l'enseignement de tamazight, donnera, durant la matinée d'aujourd'hui, une communication sous le thème «Tamazight dans le marché linguistique algérien». Dr Mouloud Lounaouci, animateur du Mouvement culturel berbère (MCB), spécialiste en langue et civilisation amazighes et doctorant en sociolinguistique, interviendra, pour sa part, sur une thématique liée à la «Langue, médias et politique : un triptyque inextricable». De son côté, Cherif Dris, maître de conférences à l'Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l'information d'Alger, abordera «La promotion médiatique de la langue amazighe : analyse des dispositifs législatifs et réglementaires». Dans le même contexte aussi, Ahmed Berkas, doctorant à l'université de Loraine, en France, évoquera le patrimoine culturel et linguistique amazigh dans le nouveau paysage audiovisuel algérien. «La communication d'expression amazighe en Algérie : des acquis et des attentes» est aussi un intitulé de la communication que présentera Mohamed Bedredine, assistant du directeur général de la Radio algérienne. D'autres conférenciers seront également présents lors de cette rencontre, à l'image de Kamel Ben Ouanès de l'université de Carthage, en Tunisie, et Rachid Naïm, professeur à l'université Cadi Ayyad de Safi, au Maroc. Belkacem Mostefaoui, coordinateur scientifique de ce colloque, estime que cette rencontre est une occasion pour parler notamment des enjeux sociaux du droit à la communication en tamazight aujourd'hui en Algérie. Par ailleurs, pour rappel, notons que des spécialistes et des militants politiques n'ont jamais cessé de préconiser la prise en charge effective de la question amazighe en vue de son officialisation.