Commerce : des mesures légales contre 53 importateurs de bananes ayant manqué à leurs engagements envers l'Etat    Mondial 2026 (Qualifs)/Botswana-Algérie: les Verts à pied d'œuvre à Gaborone    Secousse tellurique à Médéa: aucune perte en vie humaine et matériel n'a été enregistrée    Plusieurs activités programmées à l'occasion de la Journée internationale des forêts jeudi prochain    L'ANS et l'ONJSA organisent une collecte de sang jeudi à la Coupole    Accidents de la route: 22 morts et 1327 blessés en une semaine    Nouveau massacre sioniste à Ghaza: appel à "une intervention internationale urgente"    Adoption du projet de règlement intérieur de l'APN    Frappes sionistes sur Ghaza: au moins 330 martyrs    Le Syndicat des Journalistes Palestiniens condamne les attaques sionistes contre les journalistes    Les Ensembles de musique "El Ferda" et "Imerhane" enchantent le public algérois    Manifestations à Washington et New York pour exiger la libération d'un étudiant miilitant palestinien    Le Chabab plus entreprenant que les Usmistes    Ligue mondiale : Cylia Ouikène sacrée en Chine    Victoire du NR Chlef devant Seddouk VB    M. Arkab en visite lundi dans la wilaya de Béchar    Le Groupe «Saidal» envisage d'augmenter son chiffre d'affaires à 35 Mds DA en 2025    Vague d'indignation après l'expulsion de juristes espagnols par les autorités d'occupation    Le marché populaire de Z'kak Souafa, destination préférée des jeûneurs    Près de 6 quintaux de café subventionné saisis    Le mois de Ramadhan entre spiritualité, solidarité et générosité    Une avancée stratégique vers la souveraineté numérique    Le Plan de sauvegarde et de mise en valeur approuvé par arrêté interministériel    Coup d'envoi de la manifestation    La Radio culturelle organise une conférence    Mobilis rend hommage à d'anciennes gloires de la JSK    63e anniversaire de la Fête de la Victoire : l'APN organise une Journée d'étude mardi    L'amélioration de l'attractivité des structures destinées aux jeunes au cœur de la stratégie du secteur    La superficie totale des périmètres irrigués à travers le pays sera portée à 3 millions d'hectares    Le président du HCI met en avant le rôle des institutions religieuses dans la protection de l'identité de la nation    Quatre terroristes se rendent aux autorités militaires à Bordj Badji Mokhtar    Le terroriste Al-Joulani adoubé par la France commet un génocide contre la communauté alaouite    Le temps de déposer les armes près de Koursk presse pour Kiev    L'Algérie engagée à autonomiser les femmes et à promouvoir leurs droits politiques et sociaux    Guelma: lever de rideau sur le 9e festival culturel local de l'Inchad    Epreuves restreignant la dynamique associative en Algérie        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Fadwa Toukan, poétesse de la Palestine meurtrie
Tempête, tu peux souffler à ta guise !
Publié dans El Watan le 03 - 03 - 2005

Pour mon ami, le romancier Laredj Waciny qui l'a rencontrée à Rome, il y a quelques années, Fadwa Toukan (1917-2003) était faite de grâce et de simplicité ! Elle tenait tant à son élégance au point que, dans ses allées et venues dans la ville impériale, elle mettait des chaussures assorties au lieu visité.
Pourtant, l'élégance et la finesse n'ont jamais été de mise dans son pays, la Palestine meurtrie ! Imaginons une fillette palestinienne en 1929, qui se voit interdire, à tout jamais, d'aller à l'école ! Un garçon de son âge, qui avait l'habitude de la suivre, lui offrit, sur le chemin du retour, un brin de jasmin, un jasmin d'Arabie. Ô scandale ! cria-t-on au sein de sa famille et dans cette ville de Naplouse très à cheval sur le respect des traditions. Premier amour, dernier amour ! Fadwa, selon sa toute dernière déclaration, faillit recourir au suicide pour se libérer de ses malheurs. Plus de soixante-dix ans après, elle tînt, sur un lit d'hôpital, à évoquer ce chapitre capital dans sa vie : l'odeur du jasmin d'Arabie me renvoie à ma prime jeunesse, à mes premières amours ! Condamnée au carcan, telle une criminelle qui attend d'être exécutée, elle ne put s'y soustraire que grâce à l'aide précieuse de son frère aîné, le grand poète Ibrahim Toukan (1905-1941). C'est auprès de lui qu'elle fit son apprentissage de la poésie dans sa forme la plus pure. Non, elle ne défaisait pas son ouvrage, telle Pénélope, mais elle continuait, plutôt, sa broderie, en dentellière patiente et passionnée à la fois. Dans un monde, où la poésie demeurait le champ de prédilection des hommes depuis la période préislamique, Fadwa commença à faire son chemin, petit à petit, pour s'écrier, un jour : « Tempête, tu peux souffler à ta guise ! » Elle poussa donc son eurêka, convaincue, en cela, qu'elle n'avait pas découvert la loi de la pesanteur spécifique des corps, mais, bien le chemin de la liberté. Obtempérant aux seules injonctions de sa conscience, elle se regarda longuement dans son premier recueil Seule avec les jours, mais, quelque temps après, elle renversa la vapeur en publiant son deuxième recueil Eurêka qui, depuis, fait date dans les annales de la poésie arabe moderne. Du romantisme qui enveloppait ses premiers poèmes, elle passa aux choses de la vie courante, surtout après des séjours fréquents en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis d'Amérique. La débâcle de juin 1967 donna une autre couleur à sa production poétique. Plus question de vaquer à des problèmes frisant avec les questions de romantisme, car la Palestine n'est plus celle qu'elle avait connue dans les années 1940, encore moins dans les années 1930. Naplouse, sa ville natale, est occupée par les chars israéliens, et Moshé Dayan, qui la fit convoquer dans son quartier général, trône comme un seigneur. Cette fois-ci, la dame élégante de la poésie palestinienne dit à son bourreau avec une franchise dévastatrice : « Je ne vous aime pas ! Je m'anéantis dans la terre de mon pays. Il me suffit d'y demeurer. Car, un jour, je serai ressuscitée, Sous forme de motte de terre, de plante ou de fleur ! » Elle s'en retourna chez elle pour continuer à broder son ouvrage de dentelle, avec force imagerie et trouvailles rythmiques originales, faisant ainsi une espèce d'équipe avec la grande poétesse irakienne, Nazik Al Malaïka. Ce tandem ne tarda pas à faire école auprès des nouveaux poètes dans tout le monde arabe. On ne peut s'empêcher, aujourd'hui, avec la disparition de Fadwa Toukan, de lorgner du côté du Nobel. Des poètes de moindre importance ont décroché ce prix, tel que Joseph Agnon, qui, depuis, 1961, a disparu dans les brumes de l'histoire. Fadwa, ne méritait-elle pas ce prix ? Et son compatriote, le grand poète Mahmoud Darwiche, qui est vraiment digne de ce même prix, continuera-t-il à jouer en dehors des dix-huit mètres du jury du Nobel ?

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.