« Qu'est-ce qu'il reste de ma vie ? Mes déboires ont commencé lorsque j'ai intégré les rangs de l'armée pour accomplir mon service militaire, un devoir national, en 2004. Quinze mois après, je suis tombé malade. Les médecins ont diagnostiqué une tumeur au cerveau. Je suis passé d'hôpital en hôpital, subissant sept interventions chirurgicales. Aujourd'hui, j'ai le crâne défoncé et la moitié de mon visage est paralysé. Je n'entends pas de l'oreille droite et je ne vois pas de l'œil droit. Je ressemble à tout sauf à… Je vis chez mes parents à El Affroun. Nous somme neuf à la maison à nous partager trois pièces. Mes frères ne travaillent pas et mon père est retraité. Mais avec sa maigre retraite, il ne peut plus supporter de me voir dans cet état, ni subvenir à mes besoins. Mes traitements, dont des psychotropes pour oublier mes douleurs, coûtent cher. Et puis je dois me déplacer à Alger. Et le pire, c'est que je ne peux pas travailler. Je perçois 2850 DA d'indemnisation par mois. Même pas de quoi me payer mes médicaments… »