Les deux corps repêchés, mardi dernier, juste après que le Karim junior, bateau togolais, ait percuté un mur de protection du quai du port de Ténès, ont pu être identifiés, avons-nous appris, hier, de sources officielles. Il s'agit du commandant de bord, Mouhialdin Sankari, âgé de 54 ans, de nationalité syrienne, et de l'ingénieur des machines, Sayed Allam, un Libanais de 41 ans. Ils se trouvent à la morgue de l'hôpital de Ténès et seront rapatriés sous peu vers leur pays respectif. Quant au seul rescapé, l'Egyptien, Ismat Ali Abdou Moussa, un marin de 25 ans, il est, d'après une source médicale, en bonne santé et devrait quitter incessamment l'hôpital de Ténès après avoir subi les soins nécessaires. La direction de l'établissement a mis à sa disposition une ligne téléphonique pour qu'il puisse contacter ses proches et les rassurer quant à son état de santé. Les six autres marins (trois Syriens, deux Hindous et un Egyptien) sont toujours portés disparus, selon les informations que nous avons pu recueillir hier auprès des sauveteurs. Ces derniers relèvent l'impossibilité pour leurs équipes d'effectuer les recherches en eaux profondes à cause de « la houle et du manque de visibilité ». Cette opération est menée dans le périmètre de l'accident par des plongeurs de la Protection civile, aidés par des unités des gardes-côtes de Ténès. Elle touche deux endroits : la zone où a sombré la cabine de pilotage qui s'est détachée du bâtiment et la coque qui a été engloutie en partie par la mer. La police judiciaire a, quant à elle, entamé ses investigations pour faire la lumière sur ce drame qui a coûté la vie à huit marins. L'enquête devra déterminer, notamment, les raisons pour lesquelles un bateau vide a été laissé en rade malgré l'alerte des services de la météo. Pour les autorités aéroportuaires, le sauvetage a été rendu quasiment impossible par les immenses vagues, alors que pour le représentant de l'armateur, la catastrophe aurait pu être évitée si le navire avait été autorisé à accoster comme prévu, c'est-à-dire dimanche dernier.