La session parlementaire de printemps de l'APN s'est ouverte hier. Les députés, contrairement à l'accoutumée, ont fait le déplacement jusqu'à l'hémicycle pour écouter le discours de Amar Saïdani, président de l'APN, et ce, en présence des membres du gouvernement, à leur tête Ahmed Ouyahia, ainsi que des représentants du Conseil de la nation. Toutefois, en s'apprêtant à prononcer son discours d'ouverture, M. Saïdani a été interrompu par un député FLN, Noureddine Boucena, qui s'est levé et a pris la parole. L'élu a exigé, en pleine plénière, du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, des excuses aux députés pour avoir déclaré, lors d'une de ses sorties , que ce sont les élus de l'APN qui ont demandé l'augmentation du prix du carburant. « Le ministre nous a traités de menteurs, alors que c'est lui qui a menti. Il doit aujourd'hui, devant tous les députés, présenter des excuses », a lancé M. Boucena. Applaudi par un groupe de députés, il a rejoint sa place. Evitant d'évoquer cet incident, M. Saïdani a indiqué que la session parlementaire est le grand rendez-vous législatif de la cinquième législature. Pour lui, c'est une session qui préfigure la consécration de quelques-unes des plus grandes réformes engagées par le président de la République. « En légiférant en son âme et conscience sur ces réformes, l'Assemblée ne fera qu'assumer le rôle constitutionnel qu'attend d'elle le peuple algérien, contribuant ainsi à renvoyer de notre pays, aux yeux de la société et du monde, l'image d'une république moderne. » Il a énuméré les projets importants qu'auront à débattre et à adopter les députés. Saïdani n'a à aucun moment soufflé mot sur le projet relatif au code de la famille. Il a, en revanche, cité plusieurs dossiers, notamment le projet de loi modifiant l'ordonnance de 1975 portant code civil, texte que l'APN compte finaliser durant cette session. L'APN a été également saisie d'un projet de loi organique relatif à l'organisation judiciaire et d'un projet de loi portant sur l'eau. Au bureau de l'APN est déposé également un projet de loi portant approbation de l'accord euroméditerranéen établissant une association entre la communauté européenne et l'Algérie. Autre projet de loi important : les hydrocarbures, « un projet que le premier magistrat du pays nous demande d'examiner en priorité ». Projet dont la finalité, selon Saïdani, est de développer la transformation des hydrocarbures, de créer des activités « à forte valeur ajoutée », de diversifier les exportations, d'investir de nouveaux marchés sur la scène internationale et de créer des emplois. Le projet, d'après lui, parachève deux grandes réformes qui ont eu lieu dans ce secteur en 1986 et 1991.