Quatre ans après le lancement de ce programme devant assurer le suivi des soins des malades chroniques, les choses n'ont pas évolué et les malades, faute de prise en charge efficiente, convergent par centaines vers les services des urgences. Ces services ont montré leurs limites, et sont débordés, et ce, que ce soit à l'hôpital du chef-lieu de wilaya ou celui de Ras El Oued. Ces deux structures sont appelées à couvrir les besoins d'un bassin de 500 000 habitants, et ce, en dépit de l'ouverture de deux hôpitaux de 60 lits à Mansoura et Bordj Ghedir, lesquels peinent à démarrer, faute d'encadrement, nous dit-on. Interrogé à ce sujet, un médecin qui a requit l'anonymat qualifie les promesses de la directrice de chimères. En effet, dans ce contexte, on apprend que les médecins généralistes exerçant au niveau du service des urgences de l'hôpital du chef-lieu de wilaya, ont adressé un courrier à l'administration, menacent de recourir à la grève si rien n'est fait pour améliorer les conditions de travail, jugées selon leurs dires, outrageuses. Ils dénoncent également le déficit flagrant en matière d'encadrement, notamment pendant les gardes de nuit. «Chaque médecin assure au moins huit gardes par mois, à cela s'ajoute l'équivalent de quatre réquisitions ainsi que le phénomène des harcèlements et des agressions auxquels nous sommes exposés, c'est vraiment une guerre d'usure.» témoigne un médecin. Selon le représentant du syndicat des praticiens cette situation est due à l'ouverture de nouveaux services, à la cessation des activités du SAMU et le gel des recrutements. Une source proche de l'administration de l'hôpital a fait savoir que ce genre de problèmes est récurent pendant le ramadhan, dans la mesure où trois médecins ont démissionné, onze autres sont en congé de maladie, six en congé de maternité, et cinq en situation de mise en disponibilité. Cette hémorragie ne peut qu'influer négativement sur un secteur névralgique. De sources bien informées, on apprend que le wali Azzedine Mecheri, avait effectué une visite inopinée a l'hôpital de Bordj Bou Arreridj pour s'enquérir de la situation qui prévaut .A l‘issue de cette tournée, la DSP aurait été instruite pour passer dans son bureau accompagnée du directeur de l'hôpital et des représentants des médecins pour, vraisemblablement, donner des explications.