Siégeant en session ordinaire, jeudi dernier, l'APW de Bordj Bou Arréridj a réservé le plus gros des débats au secteur de la santé, pour le décortiquer en relevant les lacunes et proposant des recommandations en vue d'y remédier. Après un tour d'horizon sur le bilan de l'année 2017, présenté par le SG de la wilaya, avec certains indices positifs, notamment la levée du gel sur 51 opérations pour un montant global de 625 milliards de centimes, le débat a été ouvert. Selon un rapport élaboré par la commission de la santé de l'APW, différentes lacunes ont été notées par la commission, touchant les six principales infrastructures de santé de la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Concernant l'hôpital Lakhdar Bouzidi, équipé de 316 lits, certains services sont en cours de rénovation pour optimiser les prestations médicales. Pour l'EPH Mohamed Benani, à Ras El Oued, comptant 276 lits, le rapport relève le faible approvisionnement en eau potable de cette infrastructure et l'exiguïté du service des urgences. S'agissant de l'EHS Mère et enfant, à Bordj, doté de 200 lits, cet établissement, bien que rénové, ne répond pas aux besoins et à la demande croissante de la population. Tandis que la situation de l'hôpital de Medjana, 66 lits, est jugée «acceptable». Néanmoins, l'absence d'un service de chirurgie est une préoccupation qui se pose constamment, malgré la disponibilité du terrain. Par ailleurs, selon le même document, certaines salles de soins (SDS) ne fonctionnement pas dans les normes, notamment, celles de Ouled Aïssa, Guemmour et de la cité 1008 Logements, à Bordj, ainsi que la polyclinique de Mounia, qui n'est toujours pas raccordée au réseau d'assainissement. Pour la daïra de Ras El Oued, forte de 173 000 habitants, elle compte 9 polycliniques, 32 SDS et 8 points de garde. La commission juge, toutefois, nécessaire la rénovation de la polyclinique Saïd Bouhafs, ou purement et simplement l'inscription d'une nouvelle, ainsi que l'accélération des travaux de réalisation de l'EPSP de Bordj Ghedir et la réhabilitation de la SDS de Chamkha Khadra, qui devient hors d'usage, ainsi que la mise en service de l'unité de dépistage et de suivi de la médecine scolaire de Taglait «correctement équipée, mais qui demeure inexploitée faute d'encadrement». La daïra de Medjana, avec ses 66 000 habitants, compte un EPH, 4 EPSP, 17 SDS, 4 points de garde et 2 salles d'accouchement rurales avec 20 lits. Le rapport indique que le budget pour la restauration de l'EPSP de Medjana n'est pas encore débloqué, pas plus que celui de l'EPSP de Hasnaoua, dépourvu de clôture et rongé par les ordures ménagères. L'EPSP de Zemmoura est un autre point noir dans le secteur de la santé, précise le rapport. Tous les services ont été transférés «provisoirement» à la Bibliothèque municipale, pour que la situation perdure encore pendant 4 ans.
Des malades venant d'autres wilayas Vers l'ouest, la daïra de Mansoura, avec ses 93 000 habitants, compte 4 EPSP, 31 SDS, 4 points de garde et 2 salles d'accouchement rurales avec 25 lits. Selon le premier responsable de la wilaya, le dégel des opérations a touché la polyclinique de Ouled Sidi Brahim, inscrite depuis 7 ans. A l'est, la daïra de Birkasdali, avec ses 74 000 habitants, compte 6 EPSP, 16 SDS, 5 points de garde et 2 salles d'accouchement rurales avec 16 lits. Néanmoins, on déplore certaines imperfections qui touchent les salles de soins de Kherba et Kesir El Ghoul. Au nord, l'EPSP de Colla, qui couvre une population de 49 000 habitants, compte 7 EPSP, 15 SDS, 7 points de garde et 2 salles d'accouchement avec 12 lits. L'on déplore également l'absence d'un siège administratif à l'EPSP de Colla et de la salle de soins de Ouled Dahmane. Retour à l'EPH de Bordj, où la commission de l'APW soulève un manque de médecins spécialistes et d'équipements, tels que l'IRM. En outre, l'unité d'oncologie fonctionne «correctement» en accueillant des malades locaux et ceux d'autres wilayas. Même constat pour l'EPH de Ras El Oued, qui connaît un manque de médecins spécialistes (gynécologues, cardiologues, radiologues), ainsi que l'arrêt des activités au bloc opératoire, à cause du manque d'équipements. L'EHS Mère et enfant manque de sages-femmes, de pédiatres et de gynécologues, rapporte la commission, qui indique, en revanche, que l'EPH de Medjana offre de bonnes prestations, avec le bémol d'absence d'un service de chirurgie, pour couvrir toute la région Nord, et le retard dans l'aménagement de la pharmacie, la commission relate que les opérations chirurgicales de l'EPH de Bordj Ghedir sont à l'arrêt, faute de médecins généralistes et de spécialistes, d'infirmiers, de sages-femmes, d'agents et d'employés administratifs. Le rapport de la commission a été chapeauté par des recommandations, entre autres, renforcer le secteur en médecins spécialistes, en leur offrant des logements et autres moyens pour les retenir, sécuriser l'intérieur et l'extérieur des infrastructures sanitaires, réserver un meilleur accueil aux malades et à leurs accompagnateurs, éloigner l'incinérateur des déchets hospitaliers, accélérer les travaux pour la réception de l'hôpital orthopédique, pallier la rupture de stocks de médicaments, renforcer et renouveler le parc des ambulances.