– Quelles sont vos appréciations du championnat du monde de football freestyle de Prague où vous avez terminé troisième ? Je pense avoir fait ce que je me devais de faire. J'ai fourni beaucoup d'efforts et je me suis classé troisième dans la compétition. Je suis souvent très dur avec moi-même, et j'aurais naturellement voulu décrocher la 1re place. Je me suis imposé un rythme très strict, je m'entraînais des journées entières et surveillais beaucoup mon alimentation afin de mettre toutes les chances de mon côté et remporter le titre de champion du monde. Je suis, néanmoins, très fier de ma troisième place. Cela n'était pas évident, surtout avec le changement de rythme du mois de Ramadhan. Avec le recul, je suis très satisfait de ma prestation. Le thème de l'esclavage que j'ai choisi pour mon show correspondait à l'actualité. La chanson avec le discours de Martin Luther King sur laquelle j'ai effectué ma prestation était parfaitement appropriée au message que je voulais délivrer. J'ai construit mon show autour du ballon qui représentait au début du show un boulet que je traînais puis s'est transformé en symbole de liberté autour duquel je construisais mes figures. L'idée que je voulais apporter et le message que je voulais délivrer sont bien passés. – Avez-vous des projets pour les mois à venir ? Je m'en vais très prochainement à New York. Le football freestyle est une discipline internationale. Je souhaite, par conséquent, exporter mon image dans d'autres pays et ainsi représenter les couleurs de l'Algérie dans le monde entier. Pendant mon voyage aux Etats-Unis, j'ai prévu de travailler avec Fethi, un freestyler algérien établi dans la «Grande Pomme.» Nous allons organiser des shows à Central Park et à Time Square. Mes supporters pourront, comme d'habitude, suivre mes performances sur ma page facebook où je posterai des vidéos comme à mon habitude. J'ai aussi pour projet d'organiser la 3e édition du championnat algérien de freestyle ball, comme je l'ai précédemment fait avec Madjid Bougherra. Je serai de passage à Alger en septembre pour préparer ce projet et cette fois-ci je vois les choses en grand ! Mais reste encore à convaincre les sponsors… – Quel regard portez-vous aujourd'hui sur l'ensemble de votre parcours ? Je suis parti de rien et j'ai connu des moments très difficiles. En quittant Clermont-Ferrand pour Paris à seulement 19 ans, j'ai vécu avec très peu de moyens, logeant dans un squat de sans-papiers. Mais, aujourd'hui, ces jours sont derrière moi, Dieu merci. Je me dis souvent que j'ai été fou de prendre les décisions que j'ai prises, mais fou dans le bon sens (rire). Je ne regrette pas les choix que j'ai faits ; à 27 ans, j'ai déjà accompli beaucoup de choses mais le chemin est encore long. Je ne compte pas vivre uniquement du freestyle, je veux construire quelque chose de durable autour de cette passion et continuer à passer un message positif à mes fans. J'ai de bons retours sur les réseaux sociaux.Les gens comprennent ma volonté de passer le bon message. Après tout, on ne vit qu'une seule fois et donc il faut faire un maximum de bonnes actions.