Le Brésil a à sa tête un homme exceptionnel qui contribue, par sa personnalité, à donner un rayonnement nouveau à son pays. Doté d'un charisme extraordinaire, il fait l'uninamité de son peuple et bénéficie d'un respect et d'une estime que lui envient tous les autres chefs d'Etat à travers le monde. Pourtant, personne ne lui aurait prédit un tel destin.Luiz Ignacio Lula Da Silva est né dans le Nordeste il y a de cela 67 ans. Aîné d'une famille de 7 enfants, dont seule la mère s'occupait, il émigre à l'âge de 10 ans à Sao Paulo et se met à travailler dans une usine. Les dures conditions de travail lui apprennent la lutte pour la survie et il devient syndicaliste. Il gravit les échelons, aidé par un charisme hors du commun. Il se lance alors dans la bataille politique. Avec son parti trotskiste, le Parti des travailleurs, il a d'abord tenté d'être gouverneur de l'Etat de Sao Paulo. Ensuite, il s'est présenté à trois reprises à la magistrature suprême, mais il a échoué. La quatrième sera la bonne. Il devient président du Brésil en 2003. Abandonnant la rhétorique trotskiste, il s'érige en véritable chef d'Etat. Il est aujourd'hui le seul président au monde dont la cote de popularité est restée au top niveau. Barack Obama a dit de lui qu'il est l'unique chef d'Etat qui n'est jamais tombé dans les sondages. Au pays des inégalités criantes, Lula se veut le Président des pauvres. Il verse à chaque famille démunie une aide de 70 à 80 dollars par mois, avec pour obligation d'envoyer les enfants à l'école et de les vacciner. Il croit beaucoup en son pays. « Le Brésil est un pays d'avenir », dit-il, et « le XXIe siècle sera brésilien ». Réaliste et pragmatique, Lula a cependant beaucoup œuvré pour l'élargissement du marché intérieur. Pour cela, il a porté le SMIG de 250 à 500 reals (1 dollar = 1 real). Son ambition est d'endiguer totalement la pauvreté. « C'est un homme du peuple qui est Président », disent de lui les Brésiliens. Et ils se reconnaissent en lui. La Constitution ne l'autorise pas à faire plus de deux mandats. Certains de ses partisans le poussent à la réviser pour faire un troisième mandat, mais il refuse de succomber au chant des opportunistes par respect pour lui-même et pour son peuple. Mais il a décidé d'appuyer pour sa succession Mme Dilina Roussef, la ministre de la Maison civile. Elle est coordinatrice de l'activité gouvernementale, un Premier ministère en quelque sorte. Femme de gauche, elle est très respectée dans sons pays où elle a pris les armes avec la guérilla qui avait combattu la dictature militaire. Elle a d'ailleurs été arrêtée et torturée par les militaires. Lula est aujourd'hui un homme incontournable sur la scène internationale. Il a redoré le blason du Brésil. Il est à l'Amérique latine ce que Nelson Mandela est à l'Afrique. Sans renier ses convictions, il a réussi l'exploit de se faire respecter aussi bien par la gauche que par la droite. Si un Panthéon brésilien est créé, il sera incontestablement son premier locataire.