Malgré l'annonce de l'ouverture de dix nouveaux établissements scolaires, la reprise des classes risque de ne pas faire que des heureux cette année dans la wilaya de Boumerdès. «Ce sera le soulagement pour les uns et la poursuite du calvaire pour les autres», estime un syndicaliste du Cnapest. Des centaines d'élèves vont en effet se retrouver dans de nouvelles écoles, alors que d'autres seront contraints de fréquenter encore des établissements en préfabriqué et dépourvus du moindre confort. La wilaya en compte 811 classes qui rappellent à ce jour le sinistre souvenir du séisme de 2003, mais aucun programme n'est lancé par le gouvernement en vue de les remplacer par des structures en dur. Il est vrai que cette année, les autorités locales ont fourni des efforts supplémentaires pour résoudre le problème du manque de places pédagogiques, mais le travail entrepris jusque-là reste largement insuffisant par rapport aux carences qui continuent d'entraver la scolarité des potaches de la région. Le secrétaire général de la direction de l'éducation affirme que la commission ministérielle a validé la demande d'ouverture de 4 nouveaux lycées dans les localités de Cap Djenet, Dellys, Ouled Haddadj et Afir. Elle a également donné son aval pour la mise en service de 02 écoles primaires à Tidjellabine et Corso ainsi que les CEM réalisés à Ouanougha, Issers, Boudouaou El Bahri et Boumerdès, a-t-il ajouté. Néanmoins, les travaux de certains de ces établissements ne sont pas encore achevés. C'est le cas du lycée d'Afir qui reste à l'état de chantier ou encore les CEM de Boumerdès et Ouanougha où l'ont fait état d'énormes retards dans la réalisation. Ici, les élèves vont sans aucun doute poursuivre les cours au rythme du bruit des marteaux et des va-et-vient des brouettes et des engins. En tout cas, cela n'est pas nouveau dans la région car rares sont les entreprises qui livrent leurs projets à temps en raison, entre autres, du manque de dynamisme des entrepreneurs, des difficultés d'accès au foncier, le manque de coordination entre le maitre d'ouvrage et certains organismes étatiques et autres comme le CTC ou Sonelgaz. «Certains nous font même du chantage. À Ouled Haddadj, le CTC n'a pas assuré sa mission pour une histoire de 15 millions de créances. Alors que Sonelgaz met parfois plus de trois mois pour répondre à une demande de déplacement d'un pilon ou l'installation d'un transformateur électrique», déplore un ingénieur en génie civil. Tension dans le secondaire En juin dernier, les responsables de la direction des équipements publics se sont engagés à livrer 8 lycées et 7 CEM à la rentrée, mais ils n'ont pas tenu leur promesse. Conséquences : des milliers d'élèves vont encore parcourir plusieurs kilomètres pour rallier les bancs des classes alors que d'autres seront obligés de suivre les cours dans des annexes ou des salles aménagées pour la circonstance à cause du manque de places. Ce problème se posera cette année encore avec acuité dans le cycle secondaire à Boudouaou. Ici, plus de 300 élèves du lycée Khaled El Djazairi fréquenteront les anciens ateliers de dessin du lycée Ahmed Kendil. Cela parce que le lycée prévu à H'laimia n'est pas encore achevé. Même chose à Ouled Moussa où l'on se plaint du surplus d'élèves depuis trois ans. À défaut d'accélérer les travaux de réalisation du nouveau lycée, les services concernés semblent préférer les solutions provisoires puisque des dizaines d'élèves seront envoyés apprendre dans des salles du CEM voisin. Autres carences qui risquent d'entamer cette année encore la volonté des potaches d'exceller dans leurs études : manque de transport scolaire, de cantines et de chauffage. L'année dernière, au moins 128 établissements n'étaient pas dotés de chauffage alors qu'une cinquantaine de cantines étaient restées fermées en raison du manque de personnel et d'équipements.