Abdallah Yahia, 25 ans, est un des dirigeants du GIA, passé à l'époque sous la coupe de Djamel Zitouti. Son nom est lié à l'enlèvement des trois agents consulaires français une année plus tôt. Les passagers de l'Airbus le décrivaient comme un exalté, un fanatique, un assassin qui n'a pas peur de donner la mort ou de mourir. Natif de Château-Rouge, aux Eucalyptus, à Alger-Est, Yahia est d'abord un petit cambrioleur avant de se convertir en marchand de légumes dans le quartier de Bab El Oued. Son entrée dans l'islamisme armé remonte à 1992, au lendemain de l'interruption du processus électoral. A la tête d'un groupe terroriste qui sévit aux Eucalyptus, il a son actif l'assassinat de plusieurs dizaines de policiers. Dans la famille Yahia, Abdellah n'est pas l'unique rejeton à verser dans la violence. Employé comme jardinier à l'ambassade de France à Alger, son frère a servi d'émissaire du GIA lors de l'enlèvement des moines de Tibhirine en mars 1996. C'est lui qui a été reçu à l'ambassade de Franc portant une cassette audio et un message du GIA destiné aux autorités françaises. Quant aux autres pirates de l'air, il s'agirait de Mustapha Chekien (dit Boby), Makhlouf Benguettaf (dit Lotfi) et Salim Layadi (dit Billy). Abattus lors du raid du GIGN à l'aéroport de Marignane à Marseille, les quatre pirates de l'air ont été enterrés en France.