En plus de son emplacement stratégique, entre Alger et Blida, cette ville est devenue un important point de transit grâce au réseau routier qui la traverse. Le casse-tête des marchés anarchiques n'épargne pas les établissements scolaires dans la commune de Douéra, car au portail de deux écoles se jouxtent deux imposants marchés illégaux. Le phénomène ayant fini par se banaliser dans la wilaya d'Alger, la foule, l'anarchie et le brouhaha à proximité des collèges sont devenus ordinaires autant pour les habitants que pour les autorités locales. Pis encore, ces dernières semblent encourager la présence de ces espaces de négoce à quelques pas des lieux de savoir et de la science. En fait, sur l'espace vide attenant à la porte principale de l'annexe de l'école Ahmed Hannachi, de la rue Douadi Hana, les autorités locales ont permis l'installation d'un espace commercial de proximité. Les locaux de fortune composant ce marché, plutôt anarchique, sont réalisés en zinc et bars de fer rouillés. Cet « espace commercial » est situé à quelques mètres de l'établissement scolaire. Mais les vendeurs préférant s'approcher encore plus de la voie publique, ont dressé leurs étals à la sortie de l'école, installant leurs cageots contre le mur du siège du Croissant- Rouge algérien (CRA). Un peu plus loin, le CEM des Frères Mahdi n'échappe pas à cette situation. Des vendeurs à la criée ont occupé le trottoir de la rue Zaytouna, mitoyen au mur de l'établissement. Pour donner un aperçu du nombre important de commerçants qui squattent la voie publique, il faut préciser que le trottoir est large de 5 à 6 m et long de plusieurs dizaines de mètres, mais pourtant les piétons trouvent toutes les peines du monde pour y circuler. Les écoliers, en sortant des classes, sont accueillis directement par les marchands à la sauvette. « On dirait que l'on forme des commerçants à l'école et non pas des intellectuels ! », ironise un père de famille. En empruntant la route menant vers la station urbaine de Douéra, un autre marché encore plus anarchique et plus crasseux y est dressé. L'autre point qui attire l'attention des visiteurs de cette localité, est la saleté que génèrent ces commerces. A la cité dite de l'Hôpital — située pas loin de l'hôpital Djilali Bounaâma — des détritus jonchent le sol non bitumé, devenant impraticable notamment en hiver. Selon un habitant, cet espace devrait être « bien aménagé pour faciliter les opérations de ramassage des ordures » étant donné qu'il « est transformé en marché de proximité illégal sans aucune norme d'hygiène et de salubrité ». « On aurait aimé que des espaces de jeux et de détente soient réalisés à la place de ce marché sale et anarchique », déclare un autre résidant de la cité. Notre interlocuteur nous orientera vers un espace exigu entouré d'un grillage où de jeunes garçons jouent au football. « A cet endroit, toute chute peut s'avérer fatale aux enfants de moins de 15 ans », se plaint-il, tout en ajoutant que « l'aménagement de ce terrain et des activités destinées à la jeunesse doivent figurer parmi les priorités des responsables locaux ». En attendant que le souhait de cet habitant soit exaucé, force est de préciser que Douéra a tous les atouts pour devenir une agglomération urbaine à part entière. Car, en plus de son emplacement stratégique, entre Alger et Blida, cette ville est devenue un important point de transit, grâce au réseau routier qui la traverse.