Dans le cadre des rencontres littéraires hebdomadaires initiées par l'Etablissement arts et culture, Mme Mounia a présenté, mercredi dernier, à la bibliothèque de Didouche Mourad à Alger, son premier roman, Passions en tumulte, publié dernièrement aux éditions Naït. Connue du lectorat algérien sous le pseudonyme de Mme Mounia, Zakia Gaouaou a animé, dans les années 1990, la rubrique «Premiers pas» au quotidien L'Authentique. En lisant les missives de la plupart de ces lectrices atteintes du cancer du sein, Mme Mounia s'est sentie dans l'obligation d'écrire un roman d'amour sur la souffrance de ces milliers de femmes abandonnées par leur mari et par leur fiancé. Lors de cette rencontre littéraire, Mme Mounia précise avec toute l'humilité qu'on lui connaît qu'elle a voulu écrire ce premier roman d'amour intitulé Passions en tumulte de par son expérience en tant que journaliste au quotidien L'Authentique pendant dix ans et comme présidente de l'Association Mounia d'aide et d'assistance aux personnes en difficulté. En sa qualité de présidente, elle a également accompagné énormément de femmes qui ont eu le cancer du sein. Toutes ces femmes, une fois qu'elle ont subi l'ablation du sein, ont été abandonnées par leur mari ou encore par leur fiancé. «Je tenais, témoigne-t-elle, à rendre hommage à toutes ces braves femmes. C'est un livre-témoignage basé sur toutes les expériences que j'ai vécues avec ces femmes courageuses et exceptionnelles à la fois. Toutes les femmes que j'ai rencontrées m'ont incitée à relater leur histoire personnelle. J'ai tenu à écrire ce roman sous forme d'amour, sinon il n'aurait pas intéressé les lecteurs. Déjà que le cancer fait très peur.» Autre point important à souligner, c'est que l'auteure a été encouragée et soutenue par le professeur Kamel Bouzid, oncologue et chef de service au CPMC d'Alger. Concernant le choix du titre de son roman Passions en tumulte, l'auteure explique que tout ce qu'elle entreprend elle le fait avec passion et qu'il existe une passion au pluriel : «Il y a, entre autres, de l'amour, de l'amitié, de l'amour interdit et de l'amour platonique. J'ai tenu également à parler de l'amitié à laquelle je tiens énormément. De nos jours, les jeunes s'accrochent à internet, oubliant les valeurs de l'amitié et de la vie.» L'oratrice indique toutefois que si elle a mis cinq ans pour mener à bien l'écriture de ce livre, elle a dû attendre plus longtemps pour sa publication. Elle précise qu'en 2009 elle a sollicité plusieurs grandes maisons d'édition algériennes… en vain. Ce n'est que récemment qu'elle a trouvé un jeune éditeur qui a accepté d'éditer son roman, et ce, sans aucune condition au préalable. «Cela est peut-être dû aux critiques que j'ai faites concernant la gestion de nos hôpitaux», note-t-elle. L'histoire narrée n'est autre que celle de l'héroïne Amel – maître-assistante en médecine qui a subi l'ablation du sein. Fiancée à l'un de ses confères, un maître-assistant en neurologie, ce dernier décide de mettre fin à sa relation amoureuse. Il pousse l'audace jusqu'à sortir avec la meilleure amie d'Amel. A travers cette narration d'actualité, l'auteure tient à sensibiliser plus d'un sur le cancer du sein. Une maladie qui peut toucher n'importe qui et à n'importe quel moment. «J'ai vu tellement de femmes qui auraient pu vivre plus longtemps si elles avaient été prises en charge à temps. C'est un véritable cri de détresse que je lance. J'espère avoir touché un point sensible ; d'ailleurs, je pense que le cancer du sein n'a jamais été abordé dans la littérature algérienne. Je voudrais que chaque femme qui lira mon roman se palpe la poitrine. Et surtout qu'elle le dise autour d'elle, car un simple geste peut sauver parfois une femme du cancer du sein», conseille-t-elle d'une voix douce. Il est à noter par ailleurs que Mme Mounia n'en est pas à son premier écrit. Elle a déjà publié, entre autres, un recueil de nouvelles, La maudite, ainsi qu'un livre pour enfants, Wissem à la plage. Elle est aussi récipiendaire du 1er prix de la meilleure nouvelle en langue française au concours organisé par l'Etablissement arts et culture de la wilaya d'Alger. Elle confie qu'elle compte prochainement publier le deuxième tome de son roman axé, cette fois-ci, sur toutes ces femmes atteintes du cancer, lesquelles ont été soutenues par leurs conjoints. De même qu'elle caresse le rêve de publier un autre livre sur les us et coutumes de sa ville natale, El Kantara, à Biskra.