Le collège des grands électeurs a rendez-vous, aujourd'hui, avec une élection sénatoriale qui se prépare en coulisses avec six candidats. Le spectre de l'indiscipline partisane menaçant de fausser leurs calculs, les partis politiques ne comptent pas que sur leurs troupes ; ils tentent de pêcher dans l'électorat indépendant, leur centre d'intérêt. Au lendemain du dernier scrutin municipal, ils étaient une soixantaine d'élus indépendants dans la wilaya. Il en reste moins, aujourd'hui, après de nombreux passages sous diverses chapelles partisanes. Comme, par exemple, Abderrahmane Benseba, président de l'APC d'Akbou, qui est l'actuel candidat du RND à ces sénatoriales. Et de ceux qui font cavalier seul, le président de l'APC d'Adekar, Hamour Idir, également candidat (indépendant).Ces défections au sein des indépendants ont été comblées par les arrivées de transfuges de partis politiques. Les primaires, organisées sous l'égide de la coordination des indépendants, auraient pu d'ailleurs consacrer Tinouche Azedine (ex-RCD) comme candidat des indépendants pour le scrutin d'aujourd'hui. Mais ce sera Meheni Smaïl, élu à l'APC d'Amizour. Les indépendants estiment aussi que les malaises nés à la veille de cette sénatoriale au sein de certains partis profitent à leur candidat. A commencer par l'épisode Bourouih, du nom du SG de la kasma FLN de Souk El Tenine, qui a tenté de s'engager dans cette sénatoriale malgré la candidature officielle du parti, en la personne du Dr Salah Derradji. Un scénario qui se répète dans la maison du FLN qui, en 2006, a fait face à des candidatures « rebelles ». Dans ce contexte de désunion, s'assurer la fidélité de 93 élus est une entreprise difficile pour le parti de Belkhadem. C'est de la même fidélité que devra s'entourer le RCD pour compter son premier sénateur bougiote. Le parti défendra la candidature du Dr Kessas, deuxième fois candidat aux sénatoriales. En 2006, il lui manquait une douzaine de voix (89) pour devancer Salah Tazdaït, le sénateur sortant. Il retente sa chance avec, cette fois-ci, plus d'élus (113) mais desquels il faut soustraire au moins une dizaine, partis ailleurs. Si avec une centaine d'élus le tour est jouable pour le RCD, pour la soixantaine d'élus RND, l'espoir est moindre. Encore plus pour le maigre électorat du FNA (une quinzaine) dont le candidat est Mourad Kerrouche.