L'ancien joueur de Tiaret et de l'équipe nationale nous parle de l'incident qui lui a valu une hospitalisation. Pendant 40 ans, je n'ai pas eu de gros bobos sur le terrain. Il a fallu que j'intervienne en faveur d'un vieux supporter menacé par des énergumènes pour que je me casse le col du fémur. » C'est en ces termes que Tahar Benferhat, ancien capitaine de l'EN, explique sa présence à l'hôpital de Aïn Naâdja où nous lui avons rendu visite. Surpris mais ému, la légende vivante d'Ezzerga, le club phare de Tiaret, nous a courtoisement reçus sur son lit d'hôpital. Intervenant pour sauver un vieux supporter, Tahar est tombé et s'est cassé le col du fémur. Deux interventions à l'hôpital d'Oran n'ont pu rétablir « le vieux chêne », qui a dû être évacué vers Aïn Naâdja où une équipe est aux petits soins avec lui. Lundi, il a subi, avec succès une intervention chirurgicale. « Je me porte bien mais ce qui est contraignant, c'est la longue convalescence que je dois observer en m'adonnant à une rééducation stricte », nous dit l'ancienne vedette du football national, qui rassure : « Comme je suis un sportif et que je n'ai jamais cessé l'activité physique, ce ne seront pas les travaux d'Hercule pour moi. » Tahar Benferhat, qui a reçu la visite de nombreux sportifs comme Benchikha, Salhi Abdelhamid, Bediar et bien d'autres, garde le sourire malgré l'adversité. Fataliste, il admet qu'il est écrit quelque part qu'il devait subir ce sort. Lorsqu'il était au summum de sa forme, il était convoité par Lyon, mais Kaïd Ahmed, alors responsable du parti, s'y opposa. « J'ai dû renouveler ma licence à la JSMT en pleurant », ironise-t-il. Cette équipe qu'il servira loyalement 40 ans durant, sans demander quoi que ce soit en contrepartie. Tahar Benferhat souligne la retentissante victoire des Verts à Khartoum et leur brillante qualification au Mondial. « Lorsque j'étais capitaine de la sélection africaine avec le regretté Hadefi et Salhi Abdelhamid, Shehata, qui en faisait partie, n'était pas aussi volubile qu'aujourd'hui, où il dit une chose et son contraire. » Pudique, Tahar effleure à peine sa condition sociale qui n'est pas des plus enviables. « Pendant 10 ans, j'ai été l'un des piliers de l'équipe nationale, j'ai tout donné au football national, mais je n'ai pas vu le retour d'ascenseur malgré les promesses faites par des officiels pour améliorer mon quotidien », avoue-t-il plein d'amertume...