Le Front des forces socialistes (FFS), qui boycotte l'élection sénatoriale, s'est démarqué une nouvelle fois de cette échéance en organisant hier, au siège du parti, un forum pour les maires et élus des APW. « Le FFS a choisi cette journée pour débattre des actions des élus envers la société civile, alors que d'autres états-majors de partis sont en train de compter le nombre d'actions cédées au FLN et aux autres par une institution où se côtoient les affairistes et d'anciens militaires », a souligné le premier secrétaire, Karim Tabbou, en guise d'ouverture des travaux du forum. « Il s'agit d'institutions de renforcement du pouvoir évoluant en dehors et loin des préoccupations des citoyens », a-t-il dit, en précisant que le Sénat est une institution fondée sur une transaction consistant à vendre et à acheter les voix des élus. « Pendant que des élus vendent et d'autres achètent leurs voix, les Algériens subissent des conditions de vie insoutenables et les citoyens qui réclament leurs droits sont réprimés », a indiqué K. Tabbou, en notant que le FFS est un parti différent qui a décidé d'être aux côtés de la population. Réunissant les maires et les élus des APW autour du thème « Liberté d'association en Algérie », la direction du FFS a voulu mettre en exergue le rôle des élus dans l'encouragement de l'émergence d'acteurs de la société civile. « Nous avons un nombre important d'élus issus du monde syndical, des médecins, des avocats et des pharmaciens. Des élus qui vivent dans le mouvement associatif », a noté le responsable du parti, en précisant qu'ils sont à ce titre confrontés à deux formes de pression : celle exercée sur les élus et celle appliquée sur les associations et mouvements de représentation des travailleurs. « Nous ne pouvons aborder le sujet de la liberté d'association sans évoquer les difficultés que rencontrent les élus. En cette période où l'on parle de révision du code communal, l'élu se voit dépouillé de ses prérogatives. Les élus du FFS, qui refusent d'être de simples agents administratifs, sont traînés en justice ou, pire, les chefs de daïra et les walis s'emploient à dresser les populations contre nos élus locaux. L'administration fait tout pour bloquer le développement des communes par, entre autres procédés, le refus de débloquer les décisions et l'insuffisance des enveloppes allouées aux communes », a précisé encore le premier secrétaire du FFS, qui relève en outre l'interdiction faite aux élus de participer à des séminaires à l'étranger. « Le jour où cette interdiction a été effective, M. Zerhouni félicitait la résolution de la réunion des 5+5 sur la libre circulation des personnes. C'est vous dire que le double langage est une seconde nature chez les gens du pouvoir », a indiqué M. Tabbou. Ce dernier relève que les élus du FFS « accomplissent leur mission dans des conditions difficiles. Lorsqu'il s'agit d'une commune pauvre, le maire est dans l'incapacité de satisfaire tous les besoins des citoyens, et lorsque la commune est riche, il est dans l'incapacité de satisfaire les appétits du pouvoir ».