Photo : Riad Par Badiaa Amarni Le Front des forces socialistes (FFS), qui boycotte le scrutin présidentiel du 9 avril prochain, ne reste pas inactif durant cette période charnière. Pour présenter la démarche à suivre et à adopter par les cadres du parti, une rencontre nationale avec les maires et les élus APW du parti a été organisée hier au siège national du parti. L'objectif était de les sensibiliser à leur rôle dans l'élection présidentielle. C'est l'orientation donnée par le premier secrétaire du FFS, Karim Tabbou. «J'appelle mes camarades élus à sortir avec des suggestions sur les attitudes et responsabilités qu'ils doivent assumer pour une action commune et cohérente qui renforcera l'action générale du parti pour le boycott», souligne-t-il. En d'autres termes, il s'agit pour les élus locaux du plus vieux parti d'opposition de donner des informations «sur les comportements de l'administration concernant les préparatifs des élections». Tabbou a réitéré la volonté de son parti de s'ériger «en un véritable ministère de l'intérieur parallèle qui aura pour mission de récolter l'information en temps réel mais surtout communiquer les vrais chiffres, ceux qui ne sont pas manipulés par l'administration». Des équipes de collecte de ces données seront mises en place à travers le pays pour tenir informée l'opinion publique. Le premier secrétaire du FFS a annoncé qu'un programme de sortie sur le terrain, de même qu'un plan d'action de proximité, et des caravanes de tous les membres du conseil national du parti, sont mis en place. «Même si nous savons que des contraintes nous attendent, à travers notamment l'interdiction d'accéder aux salles, notre vrai siège, c'est la rue», signale l'intervenant. Parallèlement à ces actions, le FFS organisera des rencontres à l'étranger notamment avec l'Internationale socialiste mais aussi avec la communauté nationale résidant à l'étranger. Le journal du parti sera aussi relancé à partir de lundi prochain avec un tirage de 50 000 exemplaires. Un forum national des femmes et un autre des jeunes seront aussi organisés avant l'élection présidentielle. Le FFS, dira M. Tabbou, «se réserve un mois de clandestinité où il procédera à des affichages et d'autres actions psychologiques qui seront menées» pour le boycott. Enumérant les différentes anomalies de cette première journée de campagne électorale, le premier secrétaire du FFS dira que «les salles affichaient vides et des candidats étaient contraints d'annuler des meetings». Et de signaler qu'on fait assister la même population pour différents candidats. «C'est un commando d'une population mobile qu'on transporte…». Tabbou n'a pas manqué de dénoncer «le double langage du ministre de l'Intérieur qui dit, d'un côté, autoriser le FFS à mener ses activités et, de l'autre, actionne et ordonne aux représentants de l'administration de les lui interdire comme c'était le cas à Béjaïa jeudi». Il dénoncera aussi toutes les anomalies entourant cette élection à l'exemple «des chiffres avancés et qui défient science, statistiques et théories, mais aussi la manipulation du fichier électoral». En signalant que le seul candidat qui menace le pouvoir est celui du boycott, en l'occurrence le FFS, le conférencier n'a pas manqué de faire savoir que son siège «a été assiégé par les services de sécurité au premier jour de campagne. Une preuve de la peur du régime non rassuré malgré tous les moyens mis en place». Et de réitérer enfin «le défi du parti en direction de M. Zerhouni d'accepter un débat public sur l'élection et d'organiser un débat télévisé».