Les routes menant au village Sidi Saâd (Iomaren), à 7 km à l'est de chef-lieu de la commune de Chaâbet, sont quasiment impraticables. La principale voie, qui traverse le village mitoyen d'Aït Ibrahim, réalisée en 1988, est parsemée de nids-de-poule et de crevasses. « Même à pied nous rencontrons des difficultés pour accéder à nos maisons », dit un villageois. En hiver, les villageois sont coincés dans leurs maisons, et les élèves ne rejoignent pas les bancs de l'école. Les élèves du premier palier, sont scolarisés au niveau de l'école Neggaz Mohamed, à Béni N'tasse à 2 km de là. La route qui mène à leur établissement est une piste ouverte par les services des forêts, et elle est dans un état lamentable. « Quand il pleut, nos enfants ne peuvent pas rejoindre l'école car la piste devient boueuse », nous dit un parent d'élève. L'inexistence du transport accentue le calvaire des villageois. Ceci frappe notamment les collégiens et les lycéens scolarisés au chef-lieu de la commune. Pour rallier Chaâbet, les habitants d'Iomaren doivent impérativement parcourir plus de deux kilomètres à pied jusqu'au village Aït Ibrahim, pour prendre enfin un fourgon. « Vous savez combien me coûte une bonbonne de gaz butane ? 600 DA. Et elle ne tient même pas une semaine surtout en ces moments de froid », nous dira Amar, un habitant du village. « Nous avons sollicité à maintes fois les autorités locales pour revêtir nos routes, mais en vain », dit un membre du comité du village. « Nous avons organisé des actions de protestation pour nous faire entendre, mais les autorités locales continuent à faire la sourde oreille », ajoute notre interlocuteur. Ce village, à l'instar des autres contrées de la localité, est confronté à une épineuse crise d'eau potable. En période estivale, le calvaire s'accentue. En été comme en hiver, les villageois recourent à leurs propres moyens pour étancher leur soif. « C'est insupportable, la citerne d'eau se vend à 1500 DA en été », se plaint un villageois. Dans ce village, le réseau d'AEP existe, mais pas l'eau. Au village voisin d'Aït Ibrahim, même le réseau est inexistant. « Nous vivons au rythme des promesses des autorités locales qui, à chaque occasion nous rassurent, mais sans rien faire pour nos villages », nous dit-on.