Depuis le 1er janvier 2005, une nouvelle tarification de l'eau et de l'assainissement est en vigueur, a indiqué Messaoud Terra, directeur central au ministère des Ressources en eau et chargé de l'alimentation en eau potable. L'Algérienne des eaux (ADE) établira donc les factures de mars selon cette nouvelle tarification, et ce, en vertu du décret exécutif n°05-13 du 9 janvier 2005 fixant les règles de tarification des services publics d'alimentation en eau potable et d'assainissement ainsi que les tarifs y afférents qui a été publié dans le Journal officiel n°5 le 12 janvier dernier. Le tarif de base variant d'un minimum de 3,60 DA/m3 à un maximum de 4,50 DA/m3 est passé à un minimum de 5,80 DA/m3 et un maximum de 6,30 DA/m3. Les tarifs varient, en effet, selon les zones tarifaires territoriales qui sont au nombre de cinq et les catégories de consommateurs. L'autre nouveauté est liée à l'institution d'un tarif de l'assainissement qui était jusque-là calculé à hauteur de 20% du montant de la facture de l'eau. Son prix a été fixé entre 2,10 DA/m3 et 2,35 DA/m3. Dans la facture, il y aura désormais la partie eau potable et la partie assainissement. Ce réajustement de la tarification prend en considération uniquement les charges d'exploitation. Il en est de même pour la prochaine augmentation prévue en 2007. A partir de 2009, les investissements seront intégrés dans les factures. Mais même avec ces augmentations, le tarif n'atteindra pas le prix des charges d'exploitation qui était antérieurement à 2005 de l'ordre de 9 à 12 DA/m3, alors que le coût couvrant les charges d'exploitation est de 25,5 DA. « Avec cette augmentation, le tarif moyen passera à 20 DA, soit environ 60% des charges d'exploitation », a ajouté notre interlocuteur. M. Terra fera savoir toutefois que le décret exécutif contient des dispositions qui introduisent une formule de révision qui est indexée aux nouveaux tarifs. « S'il y a des problèmes d'inflation, celle-ci est prise en charge d'office selon les indices publiés dans le Journal officiel. L'ADE appliquera cette formule de révision dans ce cas », a-t-il expliqué. Et de citer en exemple l'augmentation du gasoil, des salaires ou des prix des matériaux qu'utilise l'ADE. Ces indices sont publiés tous les trimestres, a-t-il souligné. D'après lui, cette formule évitera de « surcharger les établissements de l'eau qui souffrent d'une déstructuration de leurs budgets ». Le prix de revient ne sera atteint qu'en 2010, selon lui. En attendant, « il faut trouver un moyen pour équilibrer le budget des établissements de l'eau ». Actuellement, l'Etat supporte la différence. Plus tard, les tarifs seront calculés selon la nouvelle loi sur l'eau qui sera débattue à l'APN ces jours-ci. Dans ce texte réglementaire, il est indiqué que les établissements de l'eau calculent le prix de revient et le proposent à l'Etat qui en tiendra compte. Concernant l'impact de la nouvelle tarification sur les consommateurs, M. Terra a voulu se montrer rassurant en soutenant : « L'augmentation n'affectera pas de façon significative les abonnés de la frange sociale qui représentent 50% des 2,5 millions de clients de l'ADE. Ils font, en général, partie de la première tranche qui consomme moins de 25 m3. » Les mêmes tarifs seront appliqués à l'eau dessalée, a-t-il indiqué par ailleurs. Le ministère des Ressources en eau espère avec cette nouvelle tarification réduire le gaspillage de ce liquide précieux.