La dernière augmentation des prix de l'eau est intervenue en janvier dernier. Une nouvelle tarification est entrée en vigueur, en effet, en vertu d'un décret exécutif (n°05-13 du 9 janvier 2005) fixant les règles de tarification des services publics d'alimentation en eau potable et d'assainissement ainsi que les tarifs y afférents. Le décret précise à ce propos, dans son chapitre I relatif aux dispositions générales, que "la tarification des services publics d'alimentation en eau potable et d'assainissement couvre tout ou partie des charges financières liées à l'exploitation, à la maintenance, au renouvellement et au développement des infrastructures et installations hydrauliques”. Même si, pour l'heure, le prix de l'eau demeure soutenu par l'Etat, il n'en demeure pas moins que des augmentations sont prévues à l'horizon 2007 et 2009. Cette révision des prix a pour objectif d'intégrer le coût des investissements dans les factures. Aujourd'hui, le tarif de base, qui était avant 2005 entre un minimum de 3,60 DA/m3 et un maximum de 4,50 DA/m3, est passé depuis janvier dernier, à un minimum de 5,80 DA/m3 et un maximum de 6,30 DA/m3. Il faut savoir aussi que depuis les dernières révisions des prix, un tarif de l'assainissement a été ajouté. Il était calculé auparavant à hauteur de 20% du montant de la facture de l'eau. Son prix est fixé maintenant entre 2,10 DA/m3 et 2,35 DA/m3. Au-delà de 2007, il sera question d'aller progressivement vers une tarification répondant au coût réel des charges nécessaires à l'exploitation et à la distribution de l'eau potable en fonction des zones et des territoires bien déterminés. Actuellement, les tarifs varient selon les zones tarifaires territoriales, qui sont au nombre de cinq, et les catégories de consommateurs. Selon les responsables en charge du secteur, même avec ces augmentations, le tarif n'atteindra pas le prix des charges d'exploitation qui était antérieurement à 2005 de l'ordre de 9 à 12 DA/m3, alors que le coût couvrant les charges d'exploitation est de 25,5 DA. Il y a lieu de noter par ailleurs que le décret exécutif de janvier 2005 contient des dispositions qui introduisent une formule de révision qui est indexée aux nouveaux tarifs. "La révision des tarifs de l'eau potable prend en compte l'évolution des coûts des facteurs tels que les salaires, l'électricité, les réactifs pour le traitement de l'eau, les matériels et les équipements", note le décret. Dans le cas d'une inflation par exemple, le problème est systématiquement pris en charge selon les indices publiés dans le Journal officiel. L'Algérienne des eaux (ADE) a toute latitude, le cas échéant, d'appliquer cette formule de révision. Une formule qui permettra à l'organisme exploitant les réseaux d'AEP d'éviter toute déstructuration de son budget. Pour ce qui est des tarifs de l'eau à usage agricole, ceux-ci sont établis suivant une formule binôme basée sur le débit maximal souscrit et le volume effectivement consommé. Les tarifs applicables dans les grands périmètres irrigués (Sig, Habra, Mina, Bas Chélif, Moyen Chélif, Haut Chélif, Mitidja Ouest, Hamiz, Safsaf et Bounamoussa) sont fixés conformément à un barème arrêté par le ministère. Quant aux tarifs applicables pour la fourniture de l'eau à usage agricole dans les périmètres irrigués, autres que ceux cités ci-dessus, ils sont fixés à 1 DA/m3 pour la redevance volumétrique et à 250 DA/l/s/ha souscrit pour la redevance fixe.