Alger ne devrait plus connaître de problèmes d'alimentation en eau potable (AEP) à partir de 2007, a indiqué, hier, le directeur central au ministère des Ressources en eau chargé de l'alimentation en eau potable, Messaoud Terra. Si l'on tient compte des déclarations de ce responsable, la crise aiguë qu'a vécue la capitale en 2002 ne sera plus qu'un vague souvenir dans deux ans. Aussi, les ressources seront assez suffisantes pour une distribution H24. Cette situation sera le résultat des projets achevés et ceux en cours de réalisation, a souligné M. Terra en marge d'une réunion du conseil scientifique et technique de l'Association africaine de l'eau. Jusqu'à présent, Alger était alimentée par le barrage de Keddara (Boumerdès) et des nappes souterraines, essentiellement celles de la Mitidja. En 2002, la situation était telle que cette dernière était surexploitée. A telle enseigne qu'elle a connu un rabattement de plus de 50 mètres. Pour pallier cette situation, des mesures urgentes avaient été décidées. Il en a été ainsi de l'interconnexion des trois barrages de Ghrib (Aïn Defla), Bouroumi et Boukourdenne (Tipaza). M. Terra fera savoir qu'« avec tous ces systèmes, les capacités mobilisables seront de 1,8 million de mètres cubes après que l'adduction avec le barrage de Taksebt (Tizi Ouzou) sera opérationnelle ». Le problème de ressources ne se pose donc pas, selon M. Terra. En revanche, l'on devra s'attaquer au problème de gestion des réseaux AEP et d'assainissement. L'Algérienne des eaux (ADE) reste ainsi confrontée à des pertes estimées à 60% dont 30 à 35% de pertes commerciales. Le reste des pertes dites physiques représentent les fuites d'eau. D'après M. Dadou, directeur général adjoint chargé de l'exploitation à l'ADE, quelque 240 000 abonnés sont branchés de façon clandestine. Sur un autre registre, l'Algérie accueillera février prochain le 13e congrès de l'Association africaine de l'eau. La rencontre d'hier a été organisée pour préparer cette importante manifestation. Cette association compte une trentaine de membres. Plusieurs pays africains sont confrontés à des difficultés en matière de mobilisation de ressources en eau. En Afrique, plus de 30 millions de personnes meurent chaque année de soif, car n'ayant pas accès à l'eau potable. L'expérience algérienne dans le domaine a été au cœur des débats d'hier. Plusieurs intervenants ont posé des questions pertinentes sur le sujet. Les responsables algériens ont été, tour à tour, interpellés sur le mode de gestion de l'eau en Algérie, l'AEP en milieu rural et dans le Sud, le financement des grands investissements dont plusieurs chantiers sont en cours, la tarification, la législation en vigueur et bien d'autres points encore.