Le couple malade s'offre une séance de réconciliation à la suite d'un appel adressé par le ministère de l'Education nationale. C'est un rendez-vous important à plus d'un titre. L'objectif étant de convaincre les syndicalistes du secteur de l'éducation de ranger la hache de guerre déterrée en guise de menace de débrayage. Le préavis de grève a été déposé sur le bureau de Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, le 2 du mois en cours. Six organisations syndicales du secteur de l'éducation, à savoir le Cnapest, le CLA, le Sete de Béjaïa, le Snte, le Satef et l'Unpef, qui se sont constituées en coordination intersyndicale de l'éducation depuis le 25 novembre 2005, ont décidé unanimement, de monter au créneau le 15 et 16 janvier 2006. Une action qui se veut l'ultime recours pour «faire valoir les droits des enseignants et des travailleurs de l'éducation». La décision de cette action, émanant de six organisations, est venue en réponse à «la fin de non-recevoir signifiée par le ministère de l'éducation nationale à toutes les doléances des représentants des enseignants», expliquaient les syndicalistes. C'est plutôt une manière de «pousser le ministre à revoir sa façon d'agir et s'asseoir en compagnie des enseignants autour d'une table de négociations». Moins de quatre mois après l'entame des cours pour le compte de l'année scolaire 2005-2006, le désarroi et le mécontentement ne cessent de se faire entendre au sein des organisations syndicales. Comme si les vieux slogans, ayant failli coûter aux élèves une année de scolarité en 2002/2003, à la suite d'une grève illimitée du Cnapest, reprenaient le dessus à la faveur d'une menace persistante, les ponts s'étant coupés ces derniers jours entre le ministère et les partenaires sociaux. Sur le registre des doléances, rédigées par les enseignants et les travailleurs contestataires, sont mentionnées des requêtes qui, selon eux, ne datent pas d'aujourd'hui. Ils mettent en avant et en gras la revendication salariale pour toutes les catégories des travailleurs de l'éducation. Juste après vient une réclamation aussi importante qu'est la promulgation d'un statut particulier pour les travailleurs du secteur. Une revendication qui, selon toute vraisemblance, dépend de la révision, tant attendue, du statut de la Fonction publique qui, semble-t-il, stagne toujours. Ce n'est pas tout, l'attribution de la retraite à 100% et la protection du libre exercice de l'activité syndicale et du droit de grève constituent également deux dossiers importants qui figurent dans la plate-forme de revendications. La concertation, parait-il, entre le département de Benbouzid et les partenaires sociaux est fragilisée et les deux parties antagonistes ne s'efforçaient pas de maintenir les apparences d'une bonne entente. Aujourd'hui, le couple malade s'offre une séance de réconciliation à la suite d'un appel adressé par le ministère de l'Education nationale à deux syndicats seulement, ceux agréés par le département du Travail, à savoir le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte) et l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef). Pour les autres organisations, l'éducation nationale se contente de préciser, dans un communiqué rendu public le 3 du mois en cours, que les portes du dialogue sont «largement ouvertes aux représentants d'enseignants, à leur demande». La balle est donc dans le camp des autres syndicats qui, depuis le début de l'année, réclament la parole et accusent l'Education d'avoir fermé les portes. Pour ne pas tendre davantage le climat actuel, Boubekeur Benbouzid tente de redresser la barre avec, tout d'abord les organisations agréées, et éventuellement après les non agréées, du moment que les portes leur ont été «largement ouvertes». C'est donc, à en croire le ministère, aux syndicalistes de faire preuve de bonne volonté pour renouer le fil du dialogue et juguler le problème qui traîne comme un boulet au pied.