Le travail des agents de la Central Intelligence Agency (CIA) agissant à travers le monde, y compris en Algérie, consiste en « la collecte d'informations qu'ils transmettent en brut pour qu'elles soient filtrées, analysées et exploitées par les différents spécialistes au niveau central », expliquait il y a quelque temps un agent de l'ambassade US. A l'opposé du « brut », les agents travaillant pour le compte de la Direction générale pour la sécurité extérieure (DGSE), à l'ambassade de France à Alger par exemple, « sont obligés de dégager le net des informations en filtrant, en contextualisant et en donnant des canevas d'analyse à leurs pairs de la centrale », avouait un ex-membre de cette représentation diplomatique en poste dans notre pays. Si les Américains ont la faculté de constituer des banques de données à la limite de la démesure, il se trouve qu'ils ont d'énormes problèmes à faire le rapprochement le plus exact entre les différentes informations qui leur parviennent. « Les analystes de la CIA se noient alors devant la multiplication des sources, au point où l'exploitation comporte beaucoup de risques d'erreurs et de fausses projections », confie un ex-haut officier de l'armée algérienne. La coopération qu'établit la CIA avec d'autres pays n'est pas toujours efficace à cause de « l'arrogance de se suffire de sa propre analyse des faits », affirmait un diplomate russe à Alger. En France, la DGSE et la DST ont des relations bilatérales régulières avec leurs homologues de la CIA et du FBI, notamment dans le cadre d'Interpol ou d'Alliance Base, une cellule antiterroriste commune à la CIA et aux services secrets français mise en place après les événements du 11 septembre 2001. De plus en plus d'étrangers sont recrutés, notamment des pays arabes et musulmans, mais les renseignements US se retrouvent parfois floués par les différentes interprétations que leur donnent leurs recrues. La CIA a mis en ligne, sur son site officiel, une rubrique « recrutement CIA ». Pour celles et ceux qui rêvent de travailler pour la CIA, il y a des possibilités de carrière et les formations nécessaires pour devenir analyste, informaticien, scientifique, traducteur ou encore agent secret. Dans sa nouvelle mission, la CIA cherche à s'adapter à la nouvelle situation mondiale et aux nouveaux problèmes tels que la guerre économique. Or, l'opinion américaine lui reproche son comportement bureaucratique et un manque d'efficacité, notamment en raison de son absence de prévision des attaques du 11 septembre 2001. Pour preuve, des entreprises chinoises, placées sur liste noire par Wahsington pour avoir vendu des équipements militaires à l'Iran, ont réussi à déjouer leur interdiction sur le sol américain en utilisant des noms d'emprunt ou en se dissimulant derrière certaines de leurs filiales ne figurant pas sur la liste noire. Selon une étude publiée lundi dernier par le Wisconsin Project on Nuclear Arms Control, 42 groupes américains ont importé, depuis 2006, des produits du groupe China Precision Machinery Import and Export Shanghai Pudong Corp., présenté pourtant par les USA comme un « proliférateur en série ».