"Images épouvantables dans ce paysage de montagne. Il ne reste rien que des débris et des corps", a tweeté le député français Christophe Castaner, qui a survolé les lieux du drame en hélicoptère, une gorge escarpée. C'est "une horreur. L'avion est totalement détruit", a-t-il ajouté. La catastrophe aérienne, l'une des pires survenues en France, a fait des victimes espagnoles, allemandes et "sans doute" turques, a déclaré le président français François Hollande. Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a évoqué au moins une victime belge. Selon Germanwings, 67 Allemands se trouvaient à bord. Deux bébés figuraient parmi les passagers, ainsi que 16 adolescents allemands en échange scolaire avec des lycéens espagnols. La chancelière allemande Angela Merkel et le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy ont annoncé leur venue mercredi sur les lieux du crash où ils retrouveront François Hollande. La catastrophe s'est produite dans un massif montagneux aux pentes abruptes, inaccessible aux véhicules et qui culmine à plus de 2.000 mètres d'altitude. Les débris s'étalent sur une zone de plusieurs kilomètres carrés. Les premières images prises d'hélicoptères montrent ainsi des morceaux de carlingue avec des hublots bien visibles. D'autres parties de l'avion sont minuscules, laissant penser qu'il s'est désintégré lors du choc avec les parois rocheuses. "A ce stade, aucune hypothèse ne peut être écartée" pour expliquer le drame, a déclaré à l'Assemblée nationale le Premier ministre français, Manuel Valls, alors qu'une enquête judiciaire et une enquête par le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) ont été ouvertes. "Une boîte noire a été retrouvée et va être transmise aux services d'enquête", a précisé le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
– USA et Russie ont proposé leur aide – Les autorités françaises devraient rapidement lancer un processus de récupération des corps qui pourrait être long, au vu des problèmes d'accès à la zone. "Les difficultés que nous rencontrons, c'est de +geler+ la scène de la catastrophe dans un milieu particulièrement hostile, bientôt sous la neige, sous la pluie", a déclaré le général de gendarmerie David Galtier. "C'est une scène très difficile d'accès à laquelle on accède uniquement par hélitreuillage, et ensuite il y aura des caravanes à pied." N'ayant plus de contact avec l'équipage et aucun signal radar de l'avion, la direction de l'aviation civile française (DGAC) avait déclaré dans la matinée, à 09H30 GMT, le vol "en détresse". La chute de l'appareil a duré huit minutes, selon Germanwings. L'équipage n'a pas émis d'appel de détresse, selon la DGAC. Le pilote avait "plus de dix ans" d'expérience et "plus de 6.000 heures de vol", selon la compagnie allemande. Le patron du groupe aérien Lufthansa, dont Germanwings est la filiale low-cost, a indiqué "ne pas savoir ce qui s'est passé avec le vol 4U 9525". Selon le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, "les conditions météorologiques n'étaient pas spécialement mauvaises" au moment du drame. L'avion avait 25 ans d'âge et avait subi une grosse révision à l'été 2013, selon Germanwings. Une chapelle ardente a été installée à Seyne, commune voisine des lieux de la catastrophe. Trois cents pompiers et trois cents gendarmes ont été mobilisés, de même que dix hélicoptères et un avion militaire. Les Etats-Unis et la Russie ont proposé leur aide à la France pour les opérations de récupération des corps. C'est la première catastrophe aérienne en France métropolitaine depuis le crash d'un Concorde d'Air France qui avait fait 113 morts (100 passagers, 9 membres d'équipages et quatre tués au sol) le 25 juillet 2000 peu après son décollage de l'aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle. Elle est aussi la plus meurtrière dans le pays depuis plus de 30 ans et le crash d'un DC-9 de la compagnie yougoslave Inex Adria dans une montagne de Corse (180 morts). La pire catastrophe aérienne en France remonte au 3 mars 1974, quand un DC-10 de Turkish Airlines s'était écrasé au nord de Paris, faisant 346 morts.