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Bouteflika, Gaïd Salah, Tewfik : trois failles d'un si fragile consensus
Publié dans El Watan le 10 - 04 - 2015

D'abord parce que tout au long de la précampagne présidentielle et les mois qui ont suivi, le pays était otage des informations et analyses, interventions publiques ou rumeurs persistances sur la guerre Présidence-DRS, entre le clan présidentiel qui serait mené par Saïd Bouteflika et le patron mythique du DRS, le général de corps d'armée, Mohamed Mediène, alias Tewfik. Certains en sont même arrivés à fantasmer sur un baroud d'honneur du ténébreux chef des services emportant le 4e mandat et le clan présidentiel ! En vain, car il s'agissait plus de chamailleries de chefs, chacun jaloux des prérogatives de l'autre, chacun accusant l'autre des dérives du pouvoir, qu'ils partagent pourtant (le pouvoir et les dérives).
Chamailleries qui n'ont finalement pas brisé le sacro-saint consensus interne, partageant la rente et le pouvoir entre les appareils civils et militaires en un savant et fragile dosage, en un précaire équilibre.
Ensuite, le soutien indéfectible du chef de l'état-major, Ahmed Gaïd Salah, au Président, allant même jusqu'à menacer indirectement l'opposition politique et civique, en critiquant les «ennemis» de la stabilité, à déséquilibrer la donne au sein du régime. L'arbitrage interne étant en panne, après plus d'une décennie de politique makhzenienne, et ce sont les rapports de force brutaux entre galonnés imbus de leur puissance et un Président jouant habilement sur leur susceptibilité, qui tracent les lignes de conduite de l'Etat.
Arbitrage
C'est cette tension qui a été entretenue, souvent à coups de scoops et de déclarations incendiaires (de Saadani au général Benhadid), poussant des officiers et des soldats à rendre publique leur défiance au 4e mandat sur les réseaux sociaux, dans les discussions internes, aux coins des mess ou lors de l'enterrement d'un frère d'armes. Même l'homme de la rue s'inquiétait de la colère et de la tension qui suintaient à travers la carapace de l'ANP, rare institution stable et d'apparence homogène.
C'est lors de cette période d'avant-présidentielle, alors que les gardes du corps de la DSPP (dépendante du DRS) étaient remplacés par les gendarmes pour protéger les ministres en campagne, qu'un ancien militaire assez spécifique, Mouloud Hamrouche, commence à s'adresser à l'armée pour tenir les rangs face à la montée crescendo de la tension à Bouteflika, Gaïd Salah et Tewfik. «Trois nationalistes patriotes portent le fardeau pour sauver le pays de la crise : le Président, les généraux Gaïd Salah et Mohamed Mediène, armés de courage, de bon sens et de lucidité, doivent sortir le pays de l'impasse», déclarait-il fin mars.
En décrypté, l'ancien lieutenant-colonel proche de l'armée de la troupe demandait à Gaïd Salah de redonner à l'armée son rôle de protecteur de la nation et non d'une fraction, à Tewfik de rester dans son rôle de nœud de réseau du système et de facilitateur, et au président Bouteflika de faire passer la garantie de la transition devant ses propres ambitions désastreuses. Il était attendu que le message ne passe pas, et ce n'est pas faute «de courage, de bon sens ou de lucidité», pour reprendre Hamrouche.
La tension retomba après le 17 avril, balle au centre et épée dans le fourreau, les puissants sont demeurés puissants et la troupe est restée confinée derrière les hautes murailles des casernes. Ayant épuisé -les trois- toutes les ressources de l'arbitrage du système, ils se sont retrouvés à court de solutions salvatrices pour organiser, chacun, sa propre succession, d'où le contentement de cette demi-issue d'un 4e mandat transitoire.
Leur succession est donc remise à plus tard, quitte à en faire le carburant de la machine à rumeurs et à coups tordus. Le fragile consensus est maintenu entre les trois pôles du système, même si des poussées de fièvre viennent de temps à autre prouver que des crises d'ego ou de prérogatives, de déséquilibre de distribution de la rente ou de chasse gardée empiétée s'enflamment aux frontières des précarrés de Tewfik, Gaïd Salah, ou Bouteflika. Trois précarrés qui cadastrent un Etat, un pays, une société, toute initiative citoyenne ou entrepreneuriale. Fatalement.


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