Ainsi quelque 80 enseignants et entraineurs de haut niveau venus de Ouargla, Ghardaïa, Touggourt et Batna, dont une dizaine de femmes, prennent part aux « journées du Foreps 30 » qui se tiennent les 19, 20 et 21 avril courant à Ouargla avec pour principale thématique « l'encadrement du sport scolaire dans le sud et la détection des jeunes talents ». Animées par le Dr Ali Hakkoumi, docteur d'état en sciences et technologie des activités physiques et sportives à l'école supérieure des sciences et technologies du sport d'Alger et chef d'équipe de recherche auprès du laboratoire des sciences sociales appliquées en sport de performance entre autres, ces journées sont le fruit d'une action menée depuis une année par le forum d'éducation physique et sportive de Ouargla, une association qui vient de lancer la première école de détection des talents sportifs du sud du pays au sein de l'école primaire Aicha Nouaceur de Ouargla.
Des talents au berceau Saluant la décision du ministère des sports de réhabiliter l'activité sportive au sein de l'école, les organisateurs ont souligné l'effort à fournir dans les dix prochaines années afin de mettre en place une vraie pépinière des talents sportifs dans la région. Mettant en exergue les modèles : jamaïcain, allemands, français, chinois et kenyan, le Dr Hakkoumi a soutenu que « dans ces pays, les talents se détectent en maternelle et qu'au pays de Bob Marley, un petit pays sans grands moyens on exporte un modèle de réussite aux pays développés qui viennent faire leurs classe en Jamaïque ». Les films documentaires retracent de passionnantes expériences qui mettent le sport scolaire au centre des intérêts suprêmes de ces nations. En Jamaïque ce sont des staffs ministériels et les plus grands entraineurs parmi eux les grands noms de l'athlétisme mondial et formateur des plus grands sprinteurs olympiques qui supervisent les compétitions des élèves des classes de l'enseignement primaire. « Nous sommes les maitres de l'art du coaching et nous avons un modèle qui fonctionne et qui force l'admiration » déclare le président de l'association nationale d'athlétisme de Jamaïque. Un modèle qui cherche des talents au berceau, qui fait du sport une discipline obligatoire à l'école et qui impose aux enfants de la rigueur, de la discipline et aussi d'avoir de bonnes notes puisque « les classes de sport étude en Jamaïque sont le creuset de la plus grande compétition d'athlétisme scolaire au monde » explique le Dr Hakkoumi qui souligne que même les grands champions jamaïcains n'ont pas de grands moyens d'entrainement mais la volonté de réussir.
Suprématie nationale Remettre le sport scolaire au cœur du débat, au cœur de l'éducation, une proposition qui ne date pas d'aujourd'hui puisque l'animateur lui a consacré sa thèse d'obtention du magistère qui date d'une vingtaine d'années mais ce n'est qu'aujourd'hui que le ministère de tutelle a pris la décision de revenir à la base et d'orienter ses efforts et moyens financiers vers les vraies potentialités du pays, ses propres enfants. C'est pour relever une humiliation qui a trop duré, à l'exemple de la Chine en 1988 que l'Algérie se doit de se mettre au travail et créer un vrai système de détection des talents sportifs à la maternelle. Classée 11e au JO de Séoul en 1988, la Chine a essuyé un désastre national qui a servi vingt ans plus tard à la hisser au 1er rang mondial lors des JO de Pékin, surclassant les USA. Et c'est dans ce sens que les propositions de différents groupes de travail, enfin entendus par la tutelle, tendent vers une stratégie adapté à la réalité algérienne ou système de filtres permettront d'assoir une pratique sportive de masse dans les établissements scolaires, réaliser des profilages et une détection des talents tout en formant une génération en bonne santé et avec un bon rendement. Les futurs champions seront ainsi détectés, observés et formés avec une orientation sportive précoce les hissant vers le sport de performance, conclut le Dr Hakkoumi.