La conférence de presse que devaient organiser les trois représentants de l'Union nationale des opérateurs en pharmacie (UNOP), du Syndicat algérien de l'industrie pharmaceutique (SAIP) et de Theracia Production a été finalement animée par M. Boudiba, directeur de cette entreprise. Les deux autres représentants n'ont pas répondu à l'invitation. « Le président de l'Unop est actuellement en voyage alors que celui du SAIP est retenu par les affaires internes au syndicat », a expliqué M. Boudiba. Contrairement à ce qui a été mentionné comme ordre du jour sur l'invitation, à savoir « les problèmes rencontrés par les producteurs nationaux », la conférence a porté essentiellement sur le conflit opposant Theracia Production au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière dont des représentants ont été empêchés d'assister à la conférence de presse. La médiatisation de cette affaire, pour M. Boudina, est son seul recours pour sensibiliser les pouvoirs publics sur le problème que vit l'entreprise depuis le mois de décembre 2003. D'ailleurs, il n'a pas manqué d'inviter la semaine dernière le président du Conseil constitutionnel, Mohamed Béjaoui, qui a effectué une visite du site implanté à Hammadi. M. Boudina reproche à la direction de la pharmacie au ministère de la Santé « de bloquer son dossier d'agrément sans fournir d'explications plausibles », dira-t-il. Pourtant, ajoute-t-il : « La commission de délivrance des agréments a donné son accord. Ils ne restait que le document officiel qui nous permettra la commercialisation de nos produits. Nous avons respecté toutes les procédures en vigueur et déposé tous les documents nécessaires. Notre usine a été visitée par de nombreux spécialistes et il n'ont rien trouvé à redire. L'unité est conforme à toutes les normes demandées, le produit l'est aussi. Notre laboratoire de contrôle est doté d'un équipement sophistiqué qu'on ne trouve pas au laboratoire national de contrôle. » Le conférencier déplore, ainsi, le manque à gagner enregistré par son entreprise. « Le stock de 25 millions de boîtes d'amoxycilline produit jusque-là est entreposé depuis des mois dans un hangar. Même si le fameux document est délivré, il est impossible d'écouler cette marchandise d'ici l'été », a-t-il ajouté. M. Boudiba crie ainsi à l'injustice et demande la mise en place d'une commission d'enquête des différents départements pour enfin mettre un terme à « cette injustice ». Du côté du ministère de la Santé, le dossier en question est connu et étudié. Le directeur de la communication, Slim Belkessam, que nous avons joint par téléphone, a tenu à rappeler que toute production nationale passe par plusieurs étapes qui doivent être respectées. « Il y a le suivi industriel qui doit être fait jusqu'à l'obtention de l'autorisation définitive et l'étape des essais de production qui se fait parallèlement aux procédures relatives à l'enregistrement du produit », a-t-il précisé. A propos de cet aspect, le directeur de la communication a souligné : « Il est attendu de la production nationale d'être nettement moins coûteuse que les produits similaires importés. Mais maintenant si quelqu'un prend sur lui, et prend le risque de lancer la production avant d'avoir toutes les autorisations nécessaires, seule sa responsabilité est engagée. »