Surprenante déclaration. La grogne sociale qui secoue la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) est l'objet de « manipulations », annonce Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale. Intervenant hier en marge de la signature d'une convention de recrutement des demandeurs d'emploi entre la SNTF et l'ANEM, à Alger, M. Louh a exprimé de sérieux doutes sur les origines ayant amené 8000 travailleurs à observer un mouvement de protestation au sein de la SNVI de Rouiba. « Au moment où la SNVI vient de bénéficier d'un plan de redressement ainsi que d'un plan de charge, tout à coup des problèmes éclatent. Il y a quelque chose qui cloche », conjecture-t-il d'un ton grave. Pour ce ministre, il existe une volonté tacite de la part de « gens qui veulent que l'Algérie reste un pays importateur de véhicules ». Le ministre, harcelé par la presse, n'a pas souhaité en dire davantage, se contentant d'affirmer : « Ce ne sont pas les travailleurs qui sont derrière ces revendications. » Voila une étrange déclaration d'un haut responsable qui risque bien de mettre de l'huile sur le feu. Interpellé par ailleurs sur la persistance du débrayage, déjà à sa seconde semaine, M. Louh a indiqué que le secrétaire général de l'UGTA entamera, à partir d'aujourd'hui, des discussions avec les représentants des travailleurs de la SNVI, pour tenter de désamorcer la crise.