La visite de jeudi du wali d'Oum El Bouaghi à Aïn Beïda n'a fait que confirmer que la ville souffre d'une multitude de problèmes, dont le plus récurrent reste lié au logement et au travail. Le nombre de postulants à un logement est de loin le plus important de la wilaya et il ne cesse d'augmenter d'année en année. Le logement social a toujours eu la primauté sur celui des autres formules, comme le participatif ou l'aidé. Pour le mois de mars prochain, il est prévu l'attribution de plus de 500 logements. Le chef de l'exécutif exige des promoteurs en charge de la réalisation des logements de respecter les délais impartis. Dans l'agenda de cette journée, les responsables ont inscrit la visite de la zone industrielle, qui ne compte guère que quelques unités de transformation, comme la laiterie Habilait ou deux unités de carrelage, une minoterie et un abattoir avicole. Des concessions foncières n'ont pas vu l'érection de projets comme convenu dans les cahiers des charges approuvés par les parties concernées. Comment se fait-il que des investisseurs ayant obtenu des assiettes pour l'implantation d'un projet industriel se soient rétractés sans raison apparente ? Pourquoi, contrairement à d'autres cités populeuses, la ville de Aïn Beïda souffre du manque d'activités ? Par le passé, la ville comptait plusieurs unités de production, comme la Sonitex (filature), l'entreprise de bâtiment, deux unités de limonade, une unité de la SNTR (entretien des camions). La seule unité qui demeure debout est la SNLB, appelée présentement EMAB (entreprise de menuiserie), qui n'emploie qu'un nombre réduit de travailleurs. Un autre point important de la visite du chef de l'exécutif a concerné la piscine semi-olympique et la piscine communale. La première souffre d'un retard énorme, alors que la seconde est à l'abandon. L'APC n'a pas jugé utile de la céder à un investisseur privé pour en assurer la rénovation et la gestion. Le wali a exhorté les entrepreneurs en charge de la piscine semi-olympique d'achever les travaux le plus vite possible et de la livrer pour son exploitation. Il était prévu la visite de l'auberge de jeunesse implantée en amont de la pinède, mais elle a été évacuée du programme au profit du bassin de 20 000 m3, appelé à approvisionner la ville en eau potable. Enfin, c'est l'implantation du chantier du marché de gros de fruits et légumes qui a focalisé l'attention du premier responsable de la wilaya. Après des années de tergiversations quant au choix d'un terrain d'assiette apte à recevoir ce grand projet, les responsables locaux ont jeté leur dévolu sur un foncier situé au nord de la ville. Les travaux ont d'ores et déjà débuté et devront s'achever dans un peu plus d'une année. Il n'en reste pas moins vrai que la ville de Aïn Beïda accuse des retards dans l'achèvement des projets structurants, tout comme elle fait face aux problèmes sociaux induits par un chômage endémique et l'absence de programmes à même d'insuffler une nouvelle dynamique. La nouvelle équipe (Assemblée communale) qui gère la ville saura-t-elle, contrairement à ses prédécesseurs, tirer son épingle du jeu en aplanissant une partie des problèmes qui minent la cité. Tout le monde sait que depuis les années 80 aucun maire n'a achevé son mandat. Celui qui est éjecté du siège de président est remplacé au pied levé par son adjoint. Cette situation atypique, mais récurrente, n'a jamais fait évoluer les choses dans le sens souhaité.