Comment faire pour que progresse le secteur industriel dans une wilaya aux potentialités limitées comme l'est Oum El Bouaghi ? Une wilaya qui, il faut le dire, n'attire guère des investisseurs se proposant de créer des entités économiques créatrices d'emploi et, par ricochet, participant à réduire les effets du spectre du chômage. Reconnaissons aussi que la région ne dispose pas de traditions en la matière, n'étant au départ qu'une région à vocation agropastorale. L'implantation de deux zones industrielles, l'une à Aïn M'Lila et la seconde à Aïn Beida, remonte aux années 70. La première s'étend sur une superficie de 174,44 ha, alors que la seconde occupe 121,04 ha. Et c'est cette dernière qui a bénéficié de l'implantation de plusieurs unités industrielles, appartenant au secteur public, notamment la Sonitex qui produisait le fil de laine, et qui employait en ce temps un millier d'ouvriers. D'autres entités industrielles étaient également implantées dans cette zone. Aïn M'Lila s'était spécialisée dans la fabrication de cabanes sahariennes (Cabam) et Oum El Bouaghi dans la semoulerie. Ces dernières sont toujours en activité, alors que les principales unités de Aïn Beïda ont mis la clé sous le paillasson, à l'instar de la Filab (filature), la SNTR (aujourd'hui cédée à l'université), l'EPBTB (entreprise de bâtiment). Cela a libéré des centaines de travailleurs et d'ouvriers. Pour y pallier, les communes et les agences foncières concédaient des assiettes de terrain aux investisseurs privés, surtout au niveau des zones d'activité et de dépôt. La nouvelle politique se veut particulièrement d'inciter les vrais investisseurs à réaliser leurs projets en respectant les cahiers des charges, d'autant qu'au départ, il y'a eu des défections. Des projets sont soit abandonnés, soit, après quelques années d'activité, entrés en faillite. Selon le directeur de l'industrie que nous avons rencontré, le premier responsable de la wilaya entend insuffler une nouvelle dynamique en facilitant la création de nouvelles entités économiques. Tous les investisseurs ont eu des assurances par le wali pour que leurs projets aboutissent. Yazid Gouah nous apprend également que d'ores et déjà plusieurs projets sont entrés en activité, principalement dans la zone industrielle d'Aïn M'lila. L'AGRICULTURE N'EST PAS EN RESTE Il signale les unités qui produisent des batteries pour tous genres de véhicules et d'engins. Les deux unités produisent ensemble quelques 550 000 batteries par an. Toujours à Aïn M'lila, des investisseurs ont réalisé une unité d'huile de table, une autre qui fabrique des accessoires pour autos… Autant dire que ladite zone connait une exponentielle dynamique depuis ces dernières années, offrant du coup des centaines d'emplois directs et d'autres indirects. Aïn M'lila est devenue la plaque tournante dans la vente de la pièce de rechange et entend même en produire dans les années à venir, ce qui signifie que l'on recourra moins à l'importation. Il n'en demeure pas moins que la région d'Oum El Bouaghi demeure une région tournée vers l'agriculture : culture du blé et maraîchage. Aussi l'implantation d'unités spécialisées dans l'agro-alimentaire est plus que souhaitée. Plusieurs laiteries ont ouvert leurs portes à Oum El Bouaghi, Aïn Beïda, Ouled Hamla et F'kirina mais restent tributaires du lait en poudre importé. Les pouvoirs publics encouragent l'élevage de vaches laitières pour remplacer progressivement le lait en poudre par le lait naturel. Toujours selon notre interlocuteur, au moins 377 projets ont été attribués dans la région et ce pour mettre en application l'instruction ministérielle du 6 août 2015 laquelle est relative à la concession des biens immobiliers. Dans la nouvelle formule, ce sont 34 projets qui ont été avalisés. Ces projets touchent pratiquement tous les secteurs. Cela va de la chimie aux services en passant par l'agro-alimentaire, la pièce détachée… L'opération propre à l'assainissement, apprenons-nous, a été lancée en 2011 et se poursuit toujours.