Délai de grâce pour la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF). Le gouvernement a accordé à la SNTF un suris jusqu'à 2013 afin d'améliorer ses performances, une condition sine qua non pour l'effacement de son découvert bancaire estimé à 14 milliards de dinars. L'annonce a été faite hier par le ministre des Transports, Amar Tou, intervenant hier en marge de la signature d'une convention entre la SNTF et l'Anem, à Alger. L'Etat a posé une condition pour pouvoir effacer ledit découvert bancaire : l'entreprise doit respecter ses engagements en matière de performances. « L'Etat pourrait effacer ce découvert à condition que la SNTF atteigne ses objectifs passés avec les pouvoirs publics. Le gouvernement lui a accordé toutes les conditions nécessaires. Maintenant, il est de sa responsabilité de saisir cette occasion », affirme le ministre. Les objectifs en question concernent, entre autres, le renforcement des effectifs et le renouvellement du parc roulant. Comment une entreprise « déstructurée » de l'avis des responsables de la SNTF pourrait sortir de l'ornière ? M. Tou ne dit rien et préfère exprimer sa confiance en les capacités de l'entreprise d'atteindre les objectifs tracés. Pourtant, cette entreprise publique avait cumulé, selon les déclarations de Mourad Benameur, PDG de la SNTF, tenues en juillet 2009, des créances de 1,5 milliard de dinars, des charges de 50 milliards de dinars, une dette d'exploitation de 20 milliards de dinars et des dettes d'aide à l'investissement de 34 milliards de dinars. C'est dire que la SNTF est dans la tourmente. Hier, le ministre des Transports a reconnu implicitement le déclin du chemin de fer en Algérie. Le transport des voyageurs est passé de 52 millions durant les années 1990 à 23 millions de voyageurs fin 2008, selon les statistiques fournies par le ministre. Aussi, le transport des marchandises était de 6 millions de tonnes fin 2008, contre 12 millions de tonnes durant les années 1990, soit une baisse de 50%. Commentant cette régression des activités de la SNTF, M. Tou a invoqué la situation qui prévalait durant la décennie noire, une période durant laquelle la parc roulant de la SNTF a subi de nombreux actes de vandalisme. Victime par ailleurs d'une marginalisation de la part des pouvoirs publics, la SNTF a bénéficié récemment d'un soutien financier pour éviter un éventuel dépôt de bilan. Dans ce sens, M. Tou a rappelé que l'entreprise bénéficiera de crédits d'investissement avec un taux de 1%, d'un délai de remboursement de 40 ans et d'un différé de 10 ans. Le ministre a expliqué que les intérêts pendant la période de sursis seront pris en charge par l'Etat. Ces aides serviront, selon ses propos, au financement du développement de la société publique à travers l'acquisition de matériels roulants. Ceci étant, Tou a estimé les besoins du secteur des chemins de fer à 1000 ingénieurs par an.