12 années, presque jour pour jour, après la mort de ce chantre de la littérature algérienne de langue française, on s'apprête encore une fois à célébrer son œuvre, à Tlemcen, sa ville natale. Au palais de la Culture Abdelkrim Dali, il s'agira justement de «lieux d'écriture», dans une journée d'études qui lui sera consacrée. Les dimanche 24 et lundi 25 mai, c'est l'université Abou Bakr Belkaïd qui ouvre ses portes à des spécialistes en littérature pour un séminaire de deux jours, sous le titre «Nouveaux regards sur l'œuvre de Mohammed Dib». Les deux événements sont organisés par l'association «La grande maison», qui œuvre depuis des années pour promouvoir son écriture. Pour Sabeha Benmansour, présidente de l'association, également maître de conférences à l'université de Tlemcen, ces rencontres marquent la continuité de toutes les activités de «La grande maison» et créent plus que jamais une passerelle entre la sphère universitaire et le monde associatif et culturel : «‘‘La Grande maison'', espace né du vivant de l'auteur et avec son assentiment, a, depuis, régulièrement marqué cette date symbolique en rendant hommage à l'homme et à son œuvre dans des formes à chaque fois renouvelées, en fonction de la circonstance qui porte la manifestation (ex : remise du prix Mohammed Dib) ou de la thématique adoptée (ex : Rencontres poétiques).» Paquita ou les yeux ravis sur scène La journée «Rencontres dibiennes» du 23 mai 2015 se déroulera sous le sceau des «Lieux d'écriture» pour désigner d'abord la relation à la fois viscérale, mais aussi très constructive que Dib n'a jamais cessé d'avoir avec ce qu'il appelle lui-même «mes premiers lieux d'écriture». «Mais aussi dans une perspective métaphorique plus proche de l'écriture dibienne, le ‘‘lieu'' comme espace où le dialogue et l'échange gomment toutes les frontières, tous les conflits», explique l'organisatrice. Isabelle Mette, conservatrice et chargée particulièrement du fonds Mohammed Dib, récemment déposé à la BNF, sera présente pour l'occasion. Des artistes plasticiens et photographes travaillent actuellement en résidence pour exposer, le 23 mai, le produit du dialogue qu'ils auront entretenu avec les textes de Dib. Pour finir, une adaptation théâtrale d'une nouvelle de Mohammed Dib : Paquita ou les yeux ravis, sera représentée sur scène. Pour ce qui est du séminaire qui se tiendra à l'université Abou Bakr Belkaïd, les communications prévues sont denses. L'équipe «Discours et interculturalité» du laboratoire Dylandimed se fixe comme objectif de disposer d'une caractérisation systématique de l'ensemble de l'œuvre de Mohammed Dib en termes littéraires, linguistiques, culturels ou socio-historiques, ainsi que d'une bibliographie systématique. Concernant le fonds Mohamed Dib, il s'agira également de réfléchir à l'exploitation des documents par les chercheurs en Algérie. Tout un programme. Rendez-vous est donné.