Plus de 3 000 boîtes d'Interféron Pegylé (traitement de l'hépatite) détériorées à cause d'une mauvaise conservation à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), 400 analyses abîmées au niveau de l'Institut Pasteur d'Algérie… plus d'un millier de malades atteints d'hépatite B et C en attente de traitement depuis des mois. C'est la situation alarmante que décrit Abdelhamid Bouallag, président de l'association SOS hépatites Algérie. Après avoir saisi, en vain, le 11 juillet dernier, le ministre de la Santé, l'association, par la voix de M. Bouallag, interpelle le président Bouteflika. Il dénonce les scandales en série, avec la complicité de certains responsables, qui entachent la gestion du dossier des hépatites virales. Selon lui, «les responsables en charge du dossier ont montré leur incompétence à gérer une situation de plus en plus préoccupante». Preuve en est, dit-il, «alors que des sommes colossales ont été débloquées sans aucun contrôle, des quantités de médicaments pourrissent au niveau de la PCH. Le sort de centaines de prélèvements de patients qui attendent leurs résultats n'est pas meilleur. Les analyses en question ont été endommagées au niveau de l'Institut Pasteur. M. Bouallag tire à boulets rouges sur certains responsables, qu'il accuse de mauvaise gestion et de négligence, ce qui met en péril la vie de malades atteints d'hépatites. Pour lui, la rupture de médicaments due à une mauvaise gestion, l'absence de structures d'analyse sont, entre autres, les problèmes récurrents qui minent le vécu des malades ne sachant plus à quel saint se vouer. «L'absence de structures d'analyses de cette maladie au niveau national et la concentration de tous les bilans au niveau de l'Institut Pasteur pénalisent fortement les malades», explique M. Bouallag, qui ajoute : «Souvent, ces malades se retrouvent dans l'obligation de recourir au secteur privé, lequel pratique des prix inabordables.» Les problèmes liés à la formation des médecins et au manque cruel de spécialistes sont aussi posés avec acuité. Le président de l'association attire, par ailleurs, l'attention sur «la propagation rapide de cette maladie au niveau de certaines wilayas considérées comme des zones d'épidémie sans que soient prises de véritables mesures». «S'agissant de la commission nationale chargée de lutter contre les hépatites, mise en place depuis plusieurs années déjà, elle est inefficace et se trouve aujourd'hui complètement gelée», indique-t-il encore, déplorant «le retard de l'Algérie en matière de transplantation hépatique, en dépit des moyens matériels et humaines dont elle dispose». L'association lance un appel pressant au premier magistrat du pays pour intervenir et sauver la vie de centaines de malades. A. B.