La secrétaire d'Etat à la Politique de la ville s'est déplacée, vendredi soir, à la Maison des Metallos, pour voir A mon âge je me cache encore pour fumer, après avoir, dans un communiqué rendu public mercredi, apporté son soutien à l'auteure et comédienne Rayhana. Au-delà du talent des comédiennes, l'écriture de la pièce est magnifique, celle-ci pose bien le cadre. Le contexte est algérien, mais j'ai l'impression qu'on a vécu et qu'on continue à vivre la même chose en France. On est en plein débat sur le voile intégral et certains tergiversent. Je suis ravie que le mouvement Ni putes ni soumises soit très présent dans les combats pour la liberté et l'émancipation. J'ai toujours été convaincue que le combat pour l'émancipation des femmes doit être un combat international et que la solidarité internationale des femmes doit pouvoir faire bouger toutes les sociétés patriarcales et celles qui ont un fonctionnement tribal. Quand on pense liberté, on pense valeurs universalistes. Donc, on ne peut pas redéfinir la liberté et l'égalité de manière relative, ce n'est pas possible. C'est une imposture néo-colonialiste et je regrette que lorsqu'un mouvement comme Ni putes ni soumises a été créé, il y a quelques années, une certaine gauche s'est bouché les oreilles et s'est fermé les yeux, et je regrette que dans mon pays on fût prêt à vendre la laïcité en sacrifiant, notamment, les filles des quartiers. Aujourd'hui, il y a une prise de conscience générale, tant mieux. La lutte des femmes algériennes, pour le mouvement Ni putes ni soumises et pour moi, a été une source d'inspiration, ce qui m'a fait dire que j'ai plutôt intérêt à être à la hauteur de ces féministes algériennes, qui, elles, quand elles étaient en train de manifester, n'étaient pas sûres de rentrer chez elles, le soir. »